Interview Amanda Tapping

06.12.2014

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A l'occasion du dernier TGS (Toulouse Game Show - 2014) qui, fort de ses 50.000 entrées, a envahi le parc des expositions à Toulouse les 29-30 novembre, SCIFI-MOVIES a eu l'occasion d'interviewer Amanda Tapping. L'actrice, qui n'est autre que Samantha Carter dans les séries STARGATE et le Dr Helen Magnus dans SANCTUARY passe petit à petit à la réalisation sur des séries comme CONTINUUM et le prochain OLYMPUS.

Découvrez cette sympathique interview qui a eu lieu dans une ambiance bon enfant !

Interview Amanda Tapping TGS 2014

… et le reportage sur la totalité de l'évènement TGS 2014 !

Reportage TGS 2014

Vous êtes passé à la réalisation la première fois pour un épisode de STARGATE SG-1, puis vous avez réalisé une 15aine d'épisodes toutes séries confondues. Aimez-vous diriger ? Allez-vous diriger davantage ?

Oui, ma carrière s'oriente réellement vers la réalisation. Quand STARGATE s’est terminé et j’ai commencé SANCTUARY. J’ai réalisé un épisode de STARGATE SG-1 mais c’est avec SANCTUARY que j’en ai réellement fait plus. Quand la série SANCTUARY s’est terminée, on m’a fait des propositions pour réaliser, donc c’est ce que j’ai fait. C’était un bon équilibre pendant un moment entre jouer dans Supernatural et la réalisation. Cette année, c’était majoritairement de la réalisation. J’ai fait une comédie, une apparition dans une série télé et j’ai joué dans un film indépendant mais j’ai réalisé huit épisodes de télévision.

Et des séries ou des films ?

Des séries jusqu'à présent, mais j'aimerais bien m'essayer à un long métrage.

Vous avez des projets peut-être ?

Oui, j'en ai.

C'est un secret ?

Oui !

Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez obtenu le rôle de Samantha Carter pour STARGATE SG-1 ?

Comment s’est passé le processus de casting ? J'ai auditionné à Toronto, c’est où j’habitais. Je crois qu'il y avait des auditions à New York, Chicago, Los Angeles, Toronto, Vancouver et Montréal. J’ai pensé que le rôle irait à une américaine, que je n’aurais pas le rôle. Une fille britannique immigrée au Canada n’aura pas le rôle. J’ai lâché l’affaire mais j’aimais vraiment ce rôle. Puis ensuite une semaine et demie plus tard, j’ai reçu un coup de fil de la part de mon agent qui m’a dit que j’avais été présélectionnée, qu’on n’était plus que huit. Alors j’ai envoyé une vidéo de moi montrant des scènes de mes précédents rôles. Puis j’ai reçu l’appel qui disait que nous n’étions plus que trois et l’on m’a envoyé à Los Angeles où il y avait tous les Teal'c, tous les Daniel Jackson, toutes les Samantha Carter, tous les généraux Hammond dans la même pièce, en train d’interagir. Ce qui est curieux, c’est que Michael Shanks, Christopher Judge et moi-même, nous nous sommes trouvés et nous avons commencé à plaisanter et à échanger des répliques alors qu’on ne se connaissait pas. J’ai eu mon audition face à Richard Dean Anderson, sur scène dans un cinéma sombre. On ne pouvait pas voir qui était là. J'ai attendu avec les autres dans la salle d'attente et le choix s'est précisé : "toi tu peux partir, toi aussi… toi tu restes". J’y suis retourné une seconde fois et je plaisantais avec Richard, littéralement je blaguais avec Richard. Entre les deux auditions, les producteurs m'avaient dit :"Ce que tu fais avec Richard, ces plaisanteries et ces trucs drôles que vous vous faites ensemble, mets les dans l'audition." "Ok, pas de soucis!" Ils voulaient vraiment établir une bonne relation entre ces deux personnages. A la fin de l’audition, ils ont demandé à ce que Richard et moi-même l’on se tienne enlacé comme ceci et j’ai croisé les doigts. Puis j'ai attendu, attendu et attendu et ils m’ont appelée en me disant : "Tu as deux semaines pour déménager à Vancouver."

Que pensez-vous de la décision de la MGM de produire un reboot du film STARGATE de 1994 de Roland Emmerich sachant que ce dernier a annoncé sa volonté de faire table-rase de tout l’univers développé à travers toutes les séries Tv Stargate ?

Dean Devlin et Roland Emmerich ont amené l'idée du film STARGATE et c'était un truc incroyable. Je pense qu'ils veulent en reprendre les rènes. Mais je pense que c'est dommage de prendre dix, en fait plutôt dix-sept ans de séries avec 10 ans de STARGATE SG-1, 5 ans d’ATLANTIS et 2 ans d’UNIVERSE et prétendre que cela n'a pas existé. Je trouve que c'est un peu étrange mais à l'origine c'était leur concept donc ils peuvent faire ce qui veulent avec…

Ça vous attriste ?

Oui, bien entendu, mais vous savez je suis certaine qu'ils en feront quelque chose d’assez grandiose.

Déçue aussi de l’annulation de SANCTUARY après 4 saisons ?

Oui, aussi. Ça a été dur d'autant plus que nous étions une série télévisée indépendante financée à la fois par des fonds privés et par la chaine de production. Ce n’est pas que la série n’allait pas bien, elle allait même très bien, elle a été diffusée dans 170 pays mais tout revient à une histoire d’argent.

Les ventes de DVD allaient bien aussi ?

Oui, tout allait très bien. Nous étions vraiment très tristes, je pense qu’on avait au moins une autre saison devant nous.

C'est peut-être pour vous le moyen de tourner la page et de vous tourner vers une autre série ?

Absolument, j'adorerais.

Vous avez été Samantha Carter pendant onze ans, est ce que ce n'étais pas non plus trop lourd à porter ?

Oui c'est possible, Helen Magnus était un changement bénéfique par rapport à Samantha Carter. Sam a été une partie tellement grande de ma vie à ce moment de ma vie, puis Helen Magnus a été parfaite pour ce nouveau chapitre de ma vie. Ce sont deux femmes totalement différentes. J’ai adoré qu’elles soient différentes. Nous avons fait en sorte qu’elles aient des apparences différentes, des voix différentes, alors oui, qui sait qui pourrait être la prochaine, peut être qu’elle aura les cheveux bleus et qu’elle parlera dans une langue étrangère.

Parlez-nous de votre œuvre caritative SANTUARY FOR KIDS, cela se passe bien ?

Oui ça se passe très bien

Vous nous expliquez ?

On a commencé en 2009. L'idée c’était d’avoir une structure où il n’y aurait pas de frais administratifs et de travailler avec de toutes petites œuvres caritatives où une petite somme d’argent ferait une grosse différence. Donc travailler avec des œuvres qui elles n’ont plus n’aurait pas de gros frais administratifs. Cette idée est venue lorsque j’ai réalisé que le fandom était si incroyablement généreux. Les fans de science-fiction en particulier sont tellement généreux, socialement connectés et conscients du monde qui les entoure. Ils sont généreux entre eux mais en général aussi pour toute œuvre que je soutiens, ils sont là. C’est une issue fantastique de prendre la passion des fans et la mienne, de le mettre ensemble et de créer cette œuvre. Ca marche à merveille et cela fait maintenant cinq ans. Nous aidons 3 organismes au Népal, le plus grosse étant un orphelinat le "Nepal’s Orphan Home". Nous aidons les femmes et enfants qui ont subis la traite d’être humains, nous aidons une école à Haïti et une maison d’accueil qui aident les adolescents vivant dans la rue, à s’en sortir. J’en suis très fière. Les fans ont été incroyables.

Vous avez récemment réalisé plusieurs épisodes de la nouvelle série OLYMPUS. C'est un gros projet pour vous maintenant ?

Oui, c'est un gros projet. Tout est tourné sur fond vert et voir ce mur (qui est vert) me rappelle le plateau d'OLYMPUS. C'est vraiment un gros projet, ça parle de mythologie grecque dans un environnement 3D.

Vous étiez comme chez vous ?

Oui comme chez moi, mais nous utilisions un système de caméra différent. Je suis très à l'aise avec les écrans verts, ca montre à quel point c'est un gros projet.

Serait vous une réalisatrice régulière sur cette série ?

Je ne sais pas, j'ai tourné 4 épisodes pour cette saison, ce qui probablement le maximum que je pouvais faire. On verra si la série est renouvelée. Ils ont fait treize épisodes cette année, j'ai travaillé sur 4 et on verra ce qu'il se passe. Je pense que la première aura lieu en avril.

Et CONTINUUM ?

On attend toujours de savoir si la série est renouvelée, je pense qu'elle a été renouvelée pour quelques épisodes.

Vous avez dirigé 2-3 épisodes ?

Oui 3, j'ai adoré, c’est fantastique de travailler dessus.

Parlons écrans verts. Sur STARGATE SG-1 vous tourniez la plupart du temps en milieu naturel, mais sur SANCTUARY tout était tourné sur fond vert. C'était un problème pour vous ?

Non. La première chose c’est, dites vous que toute cette pièce est verte, c’est de se visualiser la taille des pièces. Dans SANCTUARY, la bibliothèque ou le sanctuaire sont immenses. Mais notre plateau n'était pas si grand, il faut alors jouer avec l'espace. C'est pour cela que nous avions ce qu'ils appellent des prévisualisations, des images qui nous montraient à quoi allait ressembler notre environnement. Comme cela nous mesurions l'échelle de ce qui nous entourait. Nous ne parlions pas comme ça quand on devait parler comme ça parce que l’endroit est vraiment immense. En termes de jeu, c’était très simple parce qu'il n'y avait rien pour vous distraire. Tout devenait très intime dans un sens. Juste vous et l'acteur qui vous donne la réplique. C’est comme au théâtre.

C'est cela être acteur… vous devez être capable de jouer n'importe quel rôle qu'il y ait des arbres ou rien

Absolument ! Tout dans votre tête.

A propos de la pêche, est-ce Richard Dean Anderson a réussi à vous convaincre avec ce hobby ?

Oh la pêche ! Oh je ne sais pas si Rick a la patience d’être un pêcheur dans la vraie vie. Je me le demande. J'adorais pêcher avant. J’ai vu Richard, mon Dieu, en mai. On s’est vu en mai et il est toujours aussi marrant. Il est vraiment adorable. Vous savez ce qui est marrant c'est que, quand on a enfin tourné cette scène où ils vont pêcher, j'étais tout juste enceinte de ma fille alors je portais ce grand poncho et on parlait du fait d'avoir des enfants parce qu'il avait Wylie (sa fille). Pendant tout le temps qu’on préparait cette scène, on parlait du fait d’être parent. C’était très mignon. Et puis soudain, c’était "Ok on pêche"

Vous aimez la science-fiction en général ?

Oui, j'aime ça. J'aime parce qu'elle offre des possibilités illimitées, vous n’êtes limité que par votre imagination.

On dit parfois que la science-fiction n'est pas pour les filles !

Vous savez, la démographie a changé. Avant, cela donnait l’impression que c’était orienté vers les garçons adolescents mais maintenant, spécialement les fans que je rencontre, il y a des femmes de 80 ans, des petits gamins, beaucoup, beaucoup de femmes.

Et une femme réalisatrice est d'autant plus importante.

Absolument. Merci.