dvd : Nouvelle collection Grindhouse

Date de sortie : 19 juillet 2011

Nude Nuns with Big Guns

Film

Bonus

Acteurs : Bill Oberst Jr., Devanny Pinn, Tawny Amber Young, Ivet Corvea, Jessica Elder

Réalisateur : Joseph Guzman

Langues : Anglais, Francais

Sous-titres : Francais

Zone : Zone 2

Format image : RUN BITCH RUN! (1.77), NUDE NUNS WITH BIG GUNS (1.77), SAMOURAI AVENGER (2.35)

Nombre de disques : 3

Editeur : Aventi

Date de sortie : 19 juillet 2011

Durée : 82 / 88 / 88 minutes

Disponible en RUN BITCH RUN! (DVD), RUN BITCH RUN! (Blu-ray), NUDE NUNS WITH BIG GUNS (DVD), NUDE NUNS WITH BIG GUNS (Blu-ray), SAMOURAI AVENGER (DVD), SAMOURAI AVENGER (Blu-ray)

L'histoire

NUDE NUNS WITH BIG GUNS
Alors qu'elle s'apprête à prononcer ses voeux, Sarah est droguée, battue et violée. Sauvée par le Seigneur, elle décide de retrouver ses agresseurs pour les châtier. Lorsque le clergé corrompu engage un gang sanguinaire de bikers pour se débarrasser d'elle, il réalise vite que Soeur Sarah va les conduire en enfer !

RUN ! BITCH RUN !
Catherine et Rébecca, deux étudiantes catholiques, échouent devant la porte d'un dealer sadique. Après avoir tué Rebecca, ce dernier entraîne Catherine dans la forêt pour la violer. Laissée pour morte, elle n'a à son réveil qu'une obsession : se venger !

SAMOURAI AVENGER
Un samouraï traque le psychopathe cannibale qui l'a rendu aveugle, tué sa femme et violé sa fille. Huit ans après le massacre, il revient sur les lieux du drame pour obtenir justice. Il ignore que son ennemi juré a engagé sept tueurs à gage pour se débarrasser de lui. Les têtes vont tomber !

Image

Le petit mot du Doc

Une fois n'est pas coutume, la sortie de la nouvelle collection Grindhouse par M6 Vidéo nous donne l'occasion de nous pencher sur un genre de cinéma qui, certes n'est pas chasse gardée de la science-fiction, mais qui mérite un petit détour ne serait-ce que pour élargir notre horizon cinématographique. Bienvenue dans les méandres du cinéma bis…

Depuis la fin des années 60, le terme Grindhouse est utilisé aux États-Unis pour désigner les cinémas de quartier diffusant des films d'exploitation traitant de drogue, de sexe, de violence ou d'autres thèmes extrêmes. Le terme "film d'exploitation" désigne sans camouflet un film qui n'a qu'une ambition : la rentabilité immédiate tout en renonçant à un quelconque intérêt artistique. Des films bon marché qui sont alors proposés au public deux par deux (parfois par trois), méthode de distribution communément nommée "double programme". Ces films à but lucratifs ont perdurés jusqu'à la fin des années 80, revisitant les genres comme le film d'horreur, la science-fiction, mais aussi le film d'action, ou encore le film de karaté. Finalement, peu importe le genre pourvu que la rentabilité soit au rendez-vous. Et pour atteindre ce seuil de rentabilité au plus vite, tous les coups sont permis : violence, gore et seins largement dénudés jetés aux yeux du spectateur qui peut, dans ces obscures salles de quartiers, assouvir sereinement quelques fantasmes inavoués. Bref, le public doit en avoir pour son argent.

Parmi les dérivés du cinéma bis citons de manière non exhaustive la blaxploitation, série de films d'exploitation née dans les années 70, ceux-ci réalisés avec des acteurs noirs et destinés à un public noir. La Sexploitation a connu son âge d'or dans les années 60, misant sur l'exhibition sexuelle sans sombrer dans le porno ni vraiment dans l'érotisme. Citons aussi la Nonnesploitation, des films qui, dans les années 70, mettent en scène des nones… souvent dénudées ou/et au caractère bien trempé.

En 2007, Quentin Tarantino et Robert Rodriguez se sont réapproprié le style en sortant un diptyque de films imitant le style. Tarantino réalisa le thriller BOULEVARD DE LA MORT et Rodriguez réalisa PLANETE TERREUR, celui-ci de science-fiction. Proposé dans les pays anglo-saxons en double programme comme cela était de coutume, les deux metteurs en scène poussèrent le vice jusqu'à la création de fausses bandes-annonces (avec de fausses rayures de pellicules, ce qui leur donne tout leur charme), imitant le mauvais goût et l'aspect fauché du Grindhouse dont ils reprirent sans hésiter le terme pour lui redonner quelques lettres de noblesse.

Outre la réussite commerciale de ce diptyque, ce retour moderne et factice dans le cinéma bis a eu pour effet premier de réveiller une génération de cinéastes qui a vu dans le Grindhouse -en passe de devenir un genre-, l'occasion de montrer des choses qu'il est impensable de voir dans les films traditionnels. Pourvus d'une liberté quasi totale, ces réalisateurs peuvent repousser les limites sans crainte de la censure, destinant de facto leurs films à un public spécialisé. Et pour attirer le client, les producteurs vont s'attacher à l'élaboration particulièrement soignée de titres percutants et accrocheurs, autre signe distinctif du Grindhouse.

Avec cette nouvelle collection Grindhouse, M6 Vidéo nous propose donc un triple programme qui poursuit le travail initié par Quentin Tarantino et Robert Rodriguez. Chacun de ces trois nouveaux films optant pour une thématique (voir sous-genre) nouvelle mais qui caractérise bien le genre.

RUN! BITCH RUN! est de ces titres accrocheurs qui ne souffre d'aucune ambiguïté quant au contenu du film. Il s'agit de la toute première production de Freak Show, une jeune société cinématographique qui a jeté son dévolu sur des productions bis à l'ancienne. Dirigé par Joseph Guzman, le film appartient au genre "Rape & Revenge" que nous traduirons par "Viol & Vengeance". Tout est dit : scindé en 2 parties quasi égales, le film s'attarde d'abord sur les méfaits sexuels et sanguinaires d'un gang totalement déjanté (drogue, débauche sexuelle, débilité et violence gratuite au rendez-vous) pour conclure par la vengeance non moins sadique mais méritée d'une jeune victime étudiante catholique. Ce film est un hommage aux films "Rape & Revenge", dans la lignée de KILL BILL (2003) ou encore de LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE (1972) de Wes Craven.

RUN! BITCH RUN! - Nouvelle collection Grindhouse (Nude Nuns with Big Guns)
RUN! BITCH RUN!

NUDE NUNS WITH BIG GUNS (traduisez par "Nonnes nues aux gros flingues" !) ne cache pas non plus la (rouge) couleur, lui orienté sur la Nonnesploitation tout en respectant les codes du Rape & Revenge. Alors qu'elle s'apprête à prononcer ses voeux, Sœur Sarah est droguée, battue et violée. Elle décide de retrouver ses agresseurs pour les châtier au nom de Dieu. Egalement produit par Freak Show Entertainment et dirigé par Joseph Guzman, c'est un hommage à INTERIEUR D'UN COUVENT (1978) de Walerian Borowczyk et aux DIABLES (1971) de Ken Russel.

NUDE NUNS WITH BIG GUNS - Nouvelle collection Grindhouse (Nude Nuns with Big Guns)
NUDE NUNS WITH BIG GUNS

Enfin, SAMOURAI AVENGER mélange les genres. C'est un mixte de film de Samouraï et de Western italien auquel est ajouté une pincée de zombies et de Rape & Revenge. C'est l'œuvre d'un passionné de cinéma bis, Kurando Mitsutake, réalisateur, scénariste, producteur et pour l'occasion acteur principal de son propre film. Un samouraï traque le psychopathe cannibale qui l'a rendu aveugle, tué sa femme et violé sa fille… Dans la lignée de Tarantino et Takeshi Kitano, cette oeuvre unique est un hommage au cinéma bis, un western sushi inspiré par la série ZATOICHI et par BABY CART de Kenji Misumi pour les geysers de sang façons KILL BILL.

SAMOURAI AVENGER - Nouvelle collection Grindhouse (Nude Nuns with Big Guns)
SAMOURAI AVENGER

Chaque titre, disponible à partir du 19 juillet 2011 en DVD et Blu-ray, offre des bonus très intéressants qui permettent de découvrir le genre. En particulier un documentaire, présent sur chaque galette, "Introduction au Grindhouse" (17'). Cette sympathique analyse nous est donnée par Laurent Aknin, Maître de conférences associé à l'université Paris III, et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma dont "Analyse de l'image : cinéma et littérature" et "Cinéma bis : 50 ans de cinéma de quartier". Aknin intervient aussi sur chacun de ces trois films dans une petite analyse éclairée. Bref des bonus comme on les aime.

07 juillet 2011