12 to the Moon

(12 to the Moon)

 L'histoire

 Histoire complète

Un équipage de 12 astronautes est sélectionné pour tenter la première expédition de l'humanité vers la Lune, afin d'en faire un territoire international qui doit permettre d'éviter les conflits entre les nations. Tandis que le secrétaire général de l'Ordre Spatial International s'adresse au monde, le décollage historique a lieu. Les choses se déroulent convenablement et le médecin de l'équipage, le Docteur Selim Hamid et son assistante, Sigrid Bromark, confirment la bonne santé de tous les membres.

Cependant, des tensions montent entre l'istraélien d'origine polonaise David Ruskin et le russe, le Docteur Feodor Orloff pour qui son pays a davantage contribué à la mission. L'équipage doit faire face à sont premier défi lorsque arrive une pluie de météorites. Le brillant et jeune mathématicien Rod Murdock doit calculer une manœuvre pour y échapper. Au bout du compte, la première fusée internationale, Aigle Lunaire n°1, réussit un parfait alunissage sur notre satellite.

Laissant l'ingénieur Etienne Martel en arrière, le reste de l'équipage s'aventure hors du vaisseau. Après avoir planté un drapeau à l'honneur du monde entier, l'équipe se disperse et chacun vaque à ses propres occupations. Hamid et Bromark partent ensemble à la recherche de traces d'atmosphère, ou de tout autre signe de vie. Tous deux trouvent une grotte dans laquelle leurs équipements indiquent la présence d'oxygène.

10 hommes et 2 femmes sur la lune - 12 to the Moon
10 hommes et 2 femmes sur la lune

Orloff commence à ramasser des minéraux. Certains son connus, comme l'or, tandis que d'autres sont d'origines inconnues. Lors d'une exploration plus poussée, l'équipage fait exploser un mur de pierre grâce à un petit engin atomique. Mais l'explosion fait s'écouler un étrange fluide de la crevasse fraîchement ouverte. Orloff est sévèrement brûlé lorsqu'il pose ses mains dessus. Hideko Murata doit le rappatrier vers le navire.

Les autres, qui vont rapidement tomber en manque d'oxygène, s'inquiètent pour Hamid et Bromark, qui ne sont pas revenus. Ils suivent leurs traces jusque dans la grotte, mais un mur de glace les empêche d'aller plus loin. Lors de son retour au navire, le géophysicien Britannique, Sir William Rochester, trouve la mort dans d'étranges sables mouvants. De retour à bord, le leader de l'équipage John Anderson, essaye de contacter le Terre, mais la transmission est impossible.

Soudain, une étrange série de symboles apparaît sur l'écran de l'ordinateur du vaisseau. Hideko les traduit, et l'équipage est étonné d'apprendre que la lune est habitée, et que ses habitants sont porteurs d'un message d'avertissement pour les terriens...

Premiers pas - 12 to the Moon
Premiers pas

De crainte que les terriens ne répandent les germes de la cupidité et de la destruction, les êtres lunaires obligent l'équipage de la fusée à quitter la petite planète. Alors que la fusée atteint l'orbite terrestre, l'équipage aperçoit avec horreur que l'amérique du nord est prise dans un immense froid, crée par les habitants de la lune qui possèdent une technologie supérieure.

Deux volontaires convoitent une bombe atomique dans un cratère mexicain dans une dernière tentative pour stopper la vague de froid. Finalement, les êtres de la lune décident d'épargner la Terre lorsqu'ils réalisent que les humains ne sont pas tous belliqueux et maléfiques.

Le petit mot du Doc

"Every nation of the Earth, in a magnificent effort, is contributing of its people and resources, in an attempt to reach the moon and proclaim it international territory!"

"Chaque nation de la Terre, dans un effort magnifique, met son peuple et ses ressources à contribution, dans une tentative pour atteindre la lune et la proclamer territoire international!"

Il y a des films qui restent mystérieux pour nous, européens fans de science-fiction et amateurs de pellicules des années 50, parce que quasiment personne ne les a vu, parce qu'on en a simplement entendu parler, parce qu'on a juste pu en découvrir subrepticement quelques images. Des images qui entretiennent le rêve. C'est le cas de 12 TO THE MOON et c'est bien normal ! Le film n'a, à ce jour jamais été diffusé en France, ni au cinéma, ni bénéficié de sortie DVD (mais comme je suis sympa, je vous donnerai l'url pour le commander aux Etats-Unis en fin de ce zoom !).

Love story sur la lune ? - 12 to the Moon
Love story sur la lune ?

Tourné en huit jours pour la très modeste somme de 150.000 dollars, 12 TO THE MOON a partagé les écrans américains en juin 1960 avec le film BATAILLE INTERPLANÉTAIRE d'Ishirô Honda lors de ces fameux doubles programmes souvent projetés dans les drive-in. S'il n'est pas passé aux oubliettes depuis, c'est grace à de nombreuses re-diffusions télévisuelles outre-atlantique.

Nous sommes en pleine guerre froide. Alors que la compétition spatiale a bel et bien pris son essor entre les Etats-Unis et l'U.R.S.S., avec, à la fin des années cinquante, un net avantage pour ces derniers, le cinéma hollywoodien joue la carte de la fraternité et de l'internationalisation de notre satellite naturel, dix ans avant que Neil Armstrong ne foule réellement son sol et à une époque où tout ce beau monde pensait : "qui conquiert la lune conquiert le monde". Comme son titre l'indique, 12 TO THE MOON envoie douze astronautes (dont deux femmes) conquérir la lune pour le seul profil de l'humanité : le Capitaine John Anderson, américain, seul militaire et commandant de la mission, le brésilien Luis Vargas pilote et chargé des communications, le géologue russe Feodor Orloff, l'ingénieur français Etienne Martel, le médecin turc Selim Hamid et son assistante médicale suédoise Sigrid Bomark, l'allemand Erich Heinrich créateur de la fusée1, le polonais de confession israélite David Ruskin, le géophysicien anglais William Rochester, le mathématicien américain Roddy Murdock, le navigateur et astronome nigérien Asmara Markonen et l'astro-photographe et pharmacienne japonaise Hideko Murata. La mission embarque aussi quelques couples d'animaux : 2 chats, 2 perruches, 2 singes et un cocker !

Sir William Rochester trouve la mort dans d'étranges sables mouvants - 12 to the Moon
Sir William Rochester trouve la mort dans d'étranges sables mouvants

Comme beaucoup de films des années cinquante, ce n'est pas une réelle surprise de voir celui-ci emboiter le pas au succès d'Irvin Pichel en 1950 : DESTINATION LUNE. Mais avec son budget riquiqui il ne tient toutefois pas la comparaison, loin s'en faut. Ce n'est cependant pas ce que l'on a fait de pire au regard de quelques autres titres lunaires tel CAT-WOMEN OF THE MOON (1953) ou son remake MISSILE TO THE MOON (1958). On reprochera surtout au film de David Bradley de multiplier et d'abuser des clichés vus et revus depuis quelques annés déjà. Ainsi ce ne sont pas un, mais trois champs de météorites que nos astronautes vont devoir affronter : le phénomène astronautique est une sacrée aubaine pour tout scénariste en panne d'imagination lorsque ses personnages tournent en rond !

Le gros défaut du film tient dans son scénario faiblard, peu crédible et souvent bien loin de toute considération scientifique. Mais bon, ce n'est pas le premier (ni le dernier) à faire évoluer des astronautes dans une fusée sans se soucier du problème de l'apesanteur ! D'improbables liens entre les personnages et autres révélations à leur sujet prive le film de crédibilité. Quant aux détails, ils sont fort amusants telle cette succulente machine à détecter la présence d'air ! Et puis, allez savoir pourquoi, les habitants de la lune ont flashé sur les chats que nos astronautes ont été sommés de remettre avant de déguerpir ! D'un autre côté, sans cette curiosité scénaristique on ne sait pas trop bien quelle était la place de ces animaux dans l'expédition !

Il n'empêche que 12 TO THE MOON déborde de cette poésie justement propre à ces films explorateurs des années cinquante. A commencer par la fusée Lunar Eagle One (le scénariste savait-il déjà que le module lunaire de la mission Appolo 11 allait s'appeler Eagle ?) qui, comme il est de coutume à cette époque, doit se retourner de 180 degrès avant de se poser. Comme ces combinaisons d'astronautes, directement empruntées aux combinaisons préssurisées des pilotes d'essais de l'époque (casque compris) qui en jettent2 ! Et puis les promenades sur les mondes lointains et inexplorés m'ont toujours fasciné, avec ses paysages (pas si rudimentaires que cela ici même s'ils sont invraisemblables avec ces fumeroles) et ses dangers omniprésents comme les sables mouvants. Bref c'est le genre de film qui se regarde (et qu'il faut regarder) avec les yeux émerveillés d'un gamin.

Erich Heinrich & David Ruskin - 12 to the Moon
Erich Heinrich & David Ruskin

Le film bénéficie également d'une très belle photographie, très contrastée qui accentue l'effet de mystère et de danger. On doit celle-ci à John Alton pour qui c'est le dernier film auquel il offre ses services. Le directeur de la photographie n'est pas un inconnu puisqu'il a mis en boite une centaine de titres dont UN AMERICAIN A PARIS (1951) avec lequel il remporta un oscar en 1952.

David Bradley possède moins d'expérience derrière la caméra. Egalement acteur, producteur et scénariste, il compte seulement neuf réalisations à son actif dont, toute de même, PEER GYNT (1941), qui offre son premier rôle à Charlton Heston. Il dirige à nouveau l'acteur dans JULES CESAR en 1950 dans lequel il joue aussi. Ses deux prochaines et dernières mises en scène, résolument orientées vers la science-fiction, tournent autour du vol du cerveau d'Hitler dans THE MADMEN OF MENDORAS (1963) et le téléfilm ON A VOLÉ LE CERVEAU D'HITLER (1968).

A noter dans le rôle du secrétaire général de l'Ordre Spatial International qui pose le décor au début du film, l'acteur Francis X. Bushman, star du cinéma muet que l'on retrouvera l'année suivante dans LA PLANÈTE FANTÔME (1961) et en 1966, l'année de son décès, dans deux épisodes de BATMAN (1966-1968) et dans un épisode de la série d'Irwin Allen VOYAGE AU FOND DES MERS (1964-1968).

Le seul moyen de trouver ce titre est sur AMAZON aux Etats-Unis. Have fun !

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1 En 1958, on confie à Wernher von Braun le développement de la fusée Saturn V qui devra emmener des hommes sur la Lune. L'ingénieur naturalisé américain en 1955 est aussi le créateur des destructrices fusées V2. Il est allemand d'origine.
2 Ici, les casques possèdent une visière électromagnétique, ce qui semble être la seule réelle invention du film.

29 mars 2016