2012

(2012)

 L'histoire

Les Mayas, l'une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde aussi. Depuis, les astrologues l'ont confirmé, les numérologues l'ont prédit, les géophysiciens trouvent cela dangereusement plausible, et même les experts scientifiques gouvernementaux finissent par arriver à cette terrifiante conclusion. La prophétie maya a été examinée, discutée, minutieusement analysée. En 2012, nous saurons tous si elle est vraie, mais quelques-uns auront été prévenus depuis longtemps...

Lorsque les plaques tectoniques se mettent à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant Los Angeles au passage, Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme des millions d'individus, dans un voyage désespéré. Tous ne pourront pas être sauvés?

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Le petit mot du Doc

Quatre ans et demi après le cataclysme planétaire et écologique qu'il nous proposait dans LE JOUR D'APRES (2004), Roland Emmerich, pour qui chaque réalisation est toujours plus spectaculaire, retourne au film catastrophe avec 2012. Cette fois-ci (encore) la fin du monde est inévitable. Une ancienne civilisation précolombienne, les Mayas, l'avait prédit. Le calendrier maya atteint la fin de son 13ème cycle le 21 décembre 2012. Rien ne suit cette date. Le calendrier s'arrête là. On se pose alors bien sûr la question : si le calendrier s'arrête, que se passe-t-il après ?

C'est au scénariste, producteur et compositeur Harald Kloser, partenaire à l'écriture de Roland Emmerich, que l'on doit l'idée originale de 2012. Il explique : "Chaque civilisation sur Terre a son propre mythe de la fin du monde et de l'engloutissement. Les grandes lignes se ressemblent : les choses vont de plus en plus mal, la société est dans une impasse et ne fonctionne plus, et la planète recommence tout. Certains vont tenter de survivre au cataclysme jusqu'au nouveau départ. Ceux qui y parviendront auront une deuxième chance de fonder une nouvelle culture, une nouvelle société, une nouvelle civilisation."

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2012 s'est avéré être une production d'une ampleur colossale. En se sens, Roland Emmerich est le bon élève des productions à gros budget hollywoodiennes. Presque la totalité des types de catastrophes naturelles trouvent place dans les 2h38 que dure le film : Los Angeles est détruite par un tremblement de terre d'amplitude 10,5 ; Le parc de Yellowstone part en fumée dans une explosion de lave de 50 km de diamètre ; les tsunamis s'abattent sur l'Amérique. Bien entendu, plus de la moitié du film a été créé grâce aux effets visuels. Marc Weigert, superviseur des effets visuels et coproducteur du film, avertit : "Vous vous direz peut-être que vous avez déjà vu des films avec des tremblements de terre? Eh bien je peux vous assurer que non !"

L'histoire est présentée selon le point de vue de deux types de personnages : ceux qui savent que la Terre va subir des événements cataclysmiques, et ceux qui l'ignorent. Jackson Curtis (John Cusack), est un civil qui découvre aux informations que le monde tel que nous le connaissons va disparaître. La vie de famille de Curtis est loin d'être idéale. Auteur raté, il gagne sa vie en travaillant comme chauffeur de limousine et voit ses enfants devenir chaque jour un peu plus proches du nouveau compagnon de son ex-femme Kate (Amanda Peet). John Cusack note : "Je ne sais pas si la fin du monde sera amusante, mais ce film possède un humour macabre que je trouve très intéressant."

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Le point de vue de l'homme de la rue est contrebalancé par l'histoire qui se déroule au coeur du pouvoir, à Washington, vue par les yeux d'Adrian Helmsley (Chiwetel Ejiofor), un scientifique qui se précipite à la Maison Blanche quand il découvre une série de changements majeurs au niveau du noyau de la Terre, de la croûte terrestre et de l'atmosphère. Faisant parti du gouvernement il va découvrir le "plan" pour sauver ceux qui peuvent l'être et qui auront la chance de fonder une nouvelle société.

Ce plan c'est la fuite de quelques-uns? une arche de Noë version 21ème siècle. Le Président Thomas Wilson, interprété par Danny Glover (que le public n'avait pas vu dans un gros film hollywoodien depuis longtemps), mesure très vite l'ampleur de la crise que le monde s'apprête à affronter, et il décide rapidement d'empêcher l'hystérie de masse en gardant l'information secrète. Il semble que le seul homme en dehors du gouvernement qui ait une petite idée de ce qui se prépare soit Charlie Frost, un animateur radio incarné par Woody Harrelson. Prenant des allures de prophète, il diffuse ses prédictions sur sa station à qui veut les entendre? Le gouvernement, quant à lui, doit choisir ceux qui seront informés, ceux qui seront sauvés et ceux qui ne le seront pas.

Dans cette histoire, l'humanité subit une catastrophe naturelle sans précédent et sa fin est proche. La fuite, ultime solution envisageable pour sauver les espèces de planète, rappelle sans équivoque le célèbre LE CHOC DES MONDES (1951) de Rudolph Mate dont le final évoquait un renouveau quasi biblique de l'humanité.

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Chiwetel Ejiofor déclare : "Ces derniers temps, nous avons pris conscience que les dérèglements de la nature pouvaient plonger notre monde dans le chaos. La question que tout le monde se pose, c'est de savoir quelle est notre responsabilité dans ce processus." La fin du monde est un sujet brûlant qui nous touche chaque jour un peu plus. Preuve en est, cette année Alex Proyas nous en a aussi flanqué sa propre vision dans l'excellent PREDICTIONS (2009). Ici l'humanité devait sa survie et son renouveau à une autre civilisation.

Inversion des pôles magnétiques, activité solaire hors norme, éruption du super-volcan de Yellowstone, certains prédisent que l'année 2012 sera un tournant, peut-être catastrophique, de notre histoire. Mais que l'on se rassure, le maître des films d'action à très grand spectacle n'a pas dit qu'il s'agissait là de son dernier film.