Menace de glace

(Arctic Blast)

 L'histoire

Immédiatement après une éclipse du soleil le réputé climatologue Jack Tate découvre la menace d’une éventuelle déchirure dans la couche d’ozone. Tout en commençant des recherches de fond sur la question, il avertit son patron de l'Organisation de Recherche Climatique Internationale. Celui-ci n’est guère convaincu par ce qu’il pense être des élucubrations.

Jack est d’autre part au milieu d’une procédure de divorce car sa femme est fatiguée de se déplacer de par le monde à cause du travail de son mari ; et sa fille adolescente, qui ne supporte pas la séparation prochaine de ses parents, ne cesse de le tourmenter.

Au milieu de ces diverses problématiques, le climatologue apprend la mort par congélation d’un de ses amis et collègue, et de son équipage sur leur bateau d’observation croisant dans le Pacifique sud à proximité du cercle arctique. Même le navire aurait été totalement gelé. Alors qu’il se rend sur place, ses collaborateurs restés attentifs devant leurs divers appareils de surveillance lui font part de l’apparition d’un incroyable front froid qui s’écoulerait de la mésosphère à travers un trou de la couche d’ozone. La manifestation la plus immédiatement dangereuse de ce phénomène serait une brume glaçant tout sur son passage.

De retour dans son laboratoire de recherches, les pires craintes du scientifique sont confirmées ; et la nappe glaciale s'approche de l'Australie… Jack imagine alors la possibilité d’une nouvelle période glaciaire et s’empresse de présenter sa théorie à la communauté scientifique. Une fois encore, celle-ci fait la sourde oreille. Et quand la réalité de la situation devient irréfutable, ce sont les militaires qui prennent le relais en refusant de tenir compte de la solution écologique qu’il propose. Mais de nouvelles brèches apparaissent dans la couche d’ozone et des masses d'air froid frappent plusieurs grandes villes de la planète ! Il faut arrêter le phénomène avant que des millions de personnes meurent...

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Le petit mot de Francis SCHALL

Brian Trenchard-Smith s'inscrivait comme un réalisateur prometteur dans le renouveau du cinéma australien des années 70/80, renouveau qui vit fleurir en particulier d'excellents films de SF1… Son LES TRAQUÉS DE L'AN 2000 (1982) était, rappelons-le, assez réussit. Malheureusement, de NIGHT OF THE DEMONS 2 (1994) à LEPRECHAUN 3 (1995) ou LEPRECHAUN: DESTINATION COSMOS (1997) il sombrera dans la facilité. Il passe finalement définitivement à la télévision pour laquelle il réalisera de multiples épisodes de séries (dont FLIPPER (1995-1997) ; LES MEDIUMS (2000) ; FUSION (2008) ; CHEMISTRY (2011)). Côté SF, on notera les téléfilms LA MÉTÉORITE DU SIÈCLE (1997), ATOMIC DOG (1998) et TYRANNOSAURUS AZTECA (2007).

Coproduction australo-canadienne, le téléfilm ARCTIC BLAST (ou MENACE ARCTIQUE pour sa sortie DVD en France et MENACE DE GLACE lors de sa diffusion sur TF1 le 4 mars 2011) est un énième film apocalyptique à prétention écologique… J’écris « à prétention » car, pour ne pas changer, nous y verrons une alliance avec les inévitables Etats-Unis –un des plus gros pollueur de la planète-- et une solution par tir de missiles !

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Il est effroyable de constater la pléthore de ces films (et téléfilms) insipides qui copient inlassablement les mêmes schémas scénaristiques ; ou plutôt une sorte de bible des idées reçues. Alors qu’il était fort louable, pour ne pas dire nécessaire à l’édification des foules, que le thème du trou dans la couche d’ozone soit développé… voici que dès le départ on nous apprend qu’il est consécutif à une éclipse solaire : le spectateur informé quelque peu dans le domaine scientifique en reste pantois ! Puisque, de plus en plus, le cinéma prétendument de science-fiction d’Hollywood (ou assujetti à…) n’est finalement qu’un festival d’effets spéciaux, nous pouvions espérer trouver un certain plaisir à ceux-ci… Que nenni ! Ils sont du genre de ce qu’on nous proposait dans les années 80, et le brouillard hyper givrant, star du film, n’est qu’un vulgaire pan de brume magnifié par informatique et qui menace divers stock shots de monuments mondiaux, de la Tour Eiffel au Tower Bridge, sans oublier évidemment l’Opéra de Sydney. Alors que des sujets passionnants touchant aux dangers qui menacent et la planète et ses habitants ne manquent pas, il est vraiment consternant qu’on persévère de prendre les (télé)spectateurs pour des abrutis sans conscience ni bon goût !

Et, une fois encore, si nous enlevons les sempiternelles problématiques pseudo psychologiques qui accablent les personnages, il subsiste quant au sujet prétendu à peine de quoi faire un riquiqui moyen métrage. Quand donc cessera-t-on (pour éviter ces pertes de temps sans le moindre intérêt) d’affubler les personnages principaux de divorce en cours et de fille déstabilisée par celui-ci (pour ne citer que cela…) ??

Une phrase concernant l’interprétation : Michael Shanks, le Dr. Daniel Jackson de STARGATE, semble s'ennuyer à mourir et sa gamme d'expressions pourrait servir en ouverture de la série Lie to me : ceci c'est la colère, là, la peur, puis l'incompréhension, etc.

Affligeant. A fuir…

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1Quelques films de science-fiction australiens :
LES VOITURES QUI ONT MANGE PARIS de Peter Weir (1974) - LONG WEEKEND de Colin Eggleston 1978 - MAD MAX de George Miller (1979) - LE SURVIVANT D'UN MONDE PARALLELE de David Hemmings (1980) - MAD MAX 2, LE DÉFI de George Miller (1981) - LES TRAQUÉS DE L'AN 2000 de Brian Trenchard-Smith (1982)- RAZORBACK de Russel Mulcahy (1984) - MAD MAX 3 : AU DELÀ DU DÔME DU TONERRE de George Miller et George Ogilvie (1985) - JUSQU'AU BOUT DU MONDE de Wim Wenders (1991) - THE DISH de Rob Sitch (2002) - Dr PLONK de Rolf De Heer (2007)

06 novembre 2011