Cloverfield

(Cloverfield)

 L'histoire

New York – Une quarantaine de ses amis et relations ont organisé chez Rob une fête en l’honneur de son départ pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d’un soir, chargé d’immortaliser l’événement. La "party" bat son plein lorsqu’une violente secousse ébranle soudain l’immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s’est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel, un grondement sourd se fait entendre… et la tête de la Statue de la Liberté s’effondre brutalement sur la chaussée. L’attaque du siècle vient de commencer. Au petit matin, Manhattan ne sera plus qu’un champ de ruines…

Le petit mot du Doc

"La peur s'est invitée dans nos vies. En consacrant un film à un événement aussi baroque et improbable que la destruction d'une ville par une créature géante, nous permettons au spectateur de vivre ses peurs en toute sécurité, et même d'en tirer du plaisir. J'ai moi aussi le désir de vivre ce genre d'expérience, de voir des films qui donnent corps et réalité à des événements plus grands que nature. CLOVERFIELD remplit parfaitement cette mission." – J. J. Abrams.

Rob, Arlena et Lily sont inquiets - Cloverfield
Rob, Arlena et Lily sont inquiets

Mais qui est donc ce J.J. Abrams qui fait tant parler de lui et particulièrement pour ce film tant attendu, préparé et tourné dans le plus grand secret ? Passionné par le cinéma dès l'âge de huit ans, J.J. Abrams se fraye rapidement une place parmi les grands noms du cinéma comme scénariste. Ce sera avec A PROPOS D'HENRY (1991) de Mike Nichols avec Harrison Ford, avec FOREVER YOUNG (1992) de Steve Miner avec Mel Gibson et avec ARMAGEDDON (1998) de Michael Bay. Puis il devient producteur exécutif pour les séries FELICITY (1998-2002), ALIAS (2001-2006) et la très médiatisé LOST, LES DISPARUS (2004-). Egalement réalisateur il affiche son nom au générique de MISSON IMPOSSIBLE III en 2006 et très prochainement à celui d'un nouveau chapitre de la franchise Star Trek.

Beth - Cloverfield
Beth

Son idée de départ de CLOVERFIELD a germée en juin 2006, au Japon, durant la tournée promotionnelle de MISSION : IMPOSSIBLE III, devant la devanture d'une boutique de jouets. Surpris de l'aura qu'avait encore Godzilla, il eu l'idée de mettre en scène un monstre d'un genre inédit dans une optique toute différente des innombrables suites et remakes du monstre nippon : "J'ai pensé à un monstre de la taille d'un gratte-ciel, vu à travers le regard de personnages humains et non plus filmé du point de vue de Dieu ou d'un réalisateur omnipotent", dit-il. En fin de compte, le film s'intéresse bien moins aux déprédations commises dans les rues de Manhattan par un monstre géant (qu'on devine du reste plus qu'on ne voit) qu'au périple haletant d'un petit groupe de jeunes confrontés à une crise extrême. C'est dans cette optique qu'Abrams a confié la réalisation du film à son ami de toujours Matt Reeves qui n'avait pourtant aucune expérience ni du genre ni des effets visuels. "Ce film est à l'opposé de tout ce que Matt avait fait à ce jour, mais j'ai opté pour lui parce qu'il a toujours accordé la primauté aux personnages. Je savais qu'il se focaliserait bien davantage sur ceux de CLOVERFIELD qu'un réalisateur de pub ou de vidéos, et qu'il nous permettrait de partager leurs émotions", explique le producteur.

Mais ce qui rend le film différent et particulièrement puissant est sa façon de capter l'action, prise sur le vif par une seule caméra, celle d'un vidéaste amateur totalement dépassé par les événements. Ce procédé assure un contact intime et quasi permanent entre le spectateur, les personnages et les événements. "À l'ère du Web, toutes ces vidéos ont un côté voyeurisme, confie le scénariste Drew Goddard. C'est cet effet de réel qui assoit la crédibilité du film au cours du premier acte et rend la suite acceptable." Pour restituer l'imagerie vidéo tremblante et incertaine d'un amateur vous ne verrez donc pas de plan large, ni de contrechamp, ni de plan de coupe. Pour des professionnels accomplis, simuler cet amateurisme paniqué n'a pas forcément été facile.

Filmer coûte que coûte... laisser un message - Cloverfield
Filmer coûte que coûte... laisser un message

Un peu à la manière de Ridley Scott et son ALIEN - LE 8ÈME PASSAGER (1978), le spectateur voit peu de chose du monstre, lui conservant ainsi toute sa mysticité, éveillant sans cesse la curiosité. "Dans quantité de vrais documents amateurs, vous entendez bien plus de choses que vous n'en voyez, et réagissez avant tout à des événements hors champ." Qui est ce monstre ? D'où vient-il ? Peu importe. "Ne vous attendez pas à voir débouler un savant en blouse blanche pour vous expliquer doctement les origines de la créature", s'amuse Goddard.

et fuir ! - Cloverfield
et fuir !

L’un des premiers gestes de colère du monstre consiste tout bonnement à décapiter l’emblématique Statue de la Liberté. Burk (l'autre producteur) et Abrams confient : "Cette séquence de la Statue décapitée a eut un impact immédiat chez les fans, alors que personne ne soupçonnait encore l’existence du film. Nous n’avions même pas donné de titre au teaser – une première dans l’histoire de la MPAA ! Le titre vint beaucoup plus tard, car nous tenions à préserver le mystère pour que les gens découvrent CLOVERFIELD comme nous découvrions les film lorsque nous étions gamins." Cela ne vous aura sans doute pas échappé, Le plan choc de la Statue, est un hommage non caché d’Abrams au NEW YORK 1997 (1981) de John Carpenter.