Komodo

(Komodo)

 L'histoire

Sur l’île de l’Emeraude, en Caroline du Nord, un trafiquant d’animaux largue des œufs… Dix-neuf étés plus tard, la famille Connely (Patrick et ses parents) vient passer ses vacances dans sa petite maison locale. Mais c’est un été tragique : sous ses yeux, l’enfant voit ses parents se faire dévorer. L’enfant en reste muet, et sera pris en charge par sa grand-mère.

Quelques années plus tard, Victoria, une jeune psychologue à tendance pédiatre, insiste pour ramener le gamin (âgé d’une bonne dizaine d’années alors) sur l’île afin de tenter de débloquer son mutisme, en lui faisant retrouver les lieux du traumatisme. Maintenant l’île n’est plus occupée que par la compagnie pétrolière "Pontif", plus précisément par ses deux gardiens, car le gisement est épuisé, et les forages arrêtés. A peine Victoria débarquée avec Patrick et sa grand-mère qui a insisté pour les accompagner, cette dernière se fait à son tour dévorer…

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Le petit mot de Francis SCHALL

Il faudrait étudier pourquoi le public est si friand de ces films de bébêtes dévoreuses. Cela remonte sans doute aux contes de fées, aux ogres et aux dragons, …dragons de Komodo, pour sûr ! L’humain raffole de se voir en danger ; par écran interposé, bien évidemment (catharsis). Pensons au succès fou du livre puis du film (puis de ses suites) "Les dents de la mer", dont KOMODO n’est qu’une énième resucée, sans le moindre talent où que ce soit. Ici, on joue plus sur la punition : trafic d’animaux, pollution pétrolière, intérêts financiers… l’homme détruit la nature, celle-ci lui offre un nouveau "survival".

Une accroche parmi d’autres : "Par le créateur des effets spéciaux de JURASSIC PARK". Admettons… s’il y a quelque chose à sauver de cette catastrophe, c’est effectivement ces varans plutôt crédibles. Quant à leur apparence. Car coté comportements, les scénaristes eussent bien fait de s’informer auprès d’un zoologiste ! C’est bien simple, ce film est un contresens en tant que films d’animaux dévoreurs : jamais on ne les voit véritablement croquer, par contre ils ne cessent d’en prendre plein la poire ! Avec tous les ustensiles et armes imaginables ; et quand ces bêtes de poids attaquent un humain, celui-ci arrive sans trop de problème à les repousser ! KOMODO est, affirmons le, un film partisan, pro humain, anti dragon : faut réagir !

Plus sérieusement : le dragon de Komodo (Varanus komodoensis) est une espèce de varan vivant en Indonésie centrale, dans l’île de Komodo et quelques autres petites îles avoisinantes. Avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et un poids d'environ 70 kg, c’est la plus grande espèce de lézard existante. Le plus grand spécimen sauvage observé était de 3,13 mètres de long et pesait 166 kg. Leur découverte est récente : 1910. Leur espèce particulière remonterait à 4 millions d'années (pas vraiment des dinosaures, donc, mais ils en font offices dans les films cités ici !). Soixante dents pouvant mesurer jusqu’à 2,5 cm, et qui se renouvellent ! Carnivore, évidemment, quoique le plus souvent charognard. Mais ils ne crachent pas sur les proies vivantes et mammifères, et ont été vus des individus qui assommaient des porcs et même des cerfs… à coup de queue ! Pour arranger les choses, il a été prouvé récemment (2005) que leurs morsures pouvaient être venimeuses, causant rapidement des œdèmes et coagulation locale du sang. De plus, comme charognards, de multiples bactéries dans leur salive peuvent provoquer une septicémie chez les animaux ou êtres atteints. Des super stars pour films de monstre ! Il subsiste entre 4 et 5.000 dragons de Komodo à l’état sauvage, protégés par la loi indonésienne, et vivant dans un parc national.

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Passons au menu, examinons la carte, et je vous propose d’autres daubes au varan de service : le téléfilm L’ÎLE DES KOMODOS (2004) signé (il n’a pas peur du ridicule !) Jim Wynorski. Où des dragons de Komodo qu’il n’aurait jamais fallu génétiquement modifier (genre pachydermes géants) ont soudain une faim à leur taille et décident de passer leur fringale en chassant les pauvres humains. Si je vous dis que cela est censé se dérouler sur une île déserte, c’est sûr, vous comprendrez plus rien quand je vous affirmerai ensuite qu’une bande de scientifiques inconscients est là pour empêcher les gros dévoreurs de se tirer de leur paradis pour dévaster le monde… ; si ?? - Jim Wynorski réitère l'année suivante avec KOMODO Vs. COBRA (2005) dans lequel une (future) brochette d’écologistes débarque sur une île exotique pour enquêter sur un laboratoire secret installé par le gouvernement américain toujours à l’affût d’expériences bizarres sur l’environnement et ses contenus de flore et de faune. Sont fous ces gens là ! Et pas sérieux les écolos : s’ils avaient lus correctement le scénario (ou ce qui en fait office) ils auraient su que deux monstres mutants (donc, comme le titre ne le cache pas, un varan de Komodo et un cobra) avaient décidés de passer à table à n’importe quelle heure… Ce n’est pas raisonnable ! Et après, on se plaint de faire le plein de panses reptiliennes… Jim Wynorski, retenez ce nom : c’est un dangereux !

Bon, mais Michael Lantieri ? Il commence (ou presque : c'est son troisième film) sur STARFIGHTER (1984) de Nick Castle travaillant sur les FX, pour assurer ensuite, en tant que superviseur des effets spéciaux, sur près de soixante-dix films dont STAR TREK IV: RETOUR SUR TERRE (1986) de Leonard Nimoy, QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ? (1988) de Robert Zemeckis, le magnifique DRACULA (1992) de Francis Ford Coppola, MARS ATTACKS! (1996) de Tim Burton, jusqu’au ALICE AU PAYS DES MERVEILLES (2010) du même Burton. Un grand bonhomme des effets spéciaux par conséquent, et des recherches (et trouvailles passionnantes) dans ce domaine. Mais voilà… cela ne fait pas forcément un réalisateur. Il semble l’avoir comprit, puisqu’il n’a jamais réitéré après ce premier long-métrage.

Du côté des interprètes… Ah ! Ils et elles sont beaux. Beaux, mais plats (pas physiquement, bien entendu !). Carrières ? A la dame l’honneur : Jill Hennessy était le Dr. Marie Lazarus dans ROBOCOP 3 (1993) ; elle débute dans FAUX-SEMBLANTS (1988) de David Cronenberg. Elle a touché à la réalisation d'épisode TV, à l'écriture de scénario, à la production et à la décoration.

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Après des débuts à la télévision Kevin Zegers sera --à l'âge de dix ans !-- de L'ANTRE DE LA FOLIE (1994) de John Carpenter, fort réussie visite des thèmes de H. P. Lovecraft. Et il tentera encore une fois de ne pas se faire dévorer face aux zombies de L’ARMEE DES MORTS (2004) de Zack Snyder. Il passe par un épisode d'X-FILES en 1995, la série AUX FRONTIERES DE L'ETRANGE (1999), puis dans SMALLVILLE (2001-)... Il sera Clyde Barrow dans le remake du film d'Arthur Penn intitulé THE STORY OF BONNIE AND CLYDE (2010) et dans VAMPIRE de Shunji Iwai prévu en 2011.

Billy Burke lui commence sa carrière avec STAR TREK : DEEP SPACE NINE (1993-1999) dans lequel il est Ari. Et surtout, il est des trois TWILIGHT (2009-2010) dans le rôle de Charlie Swan.

Film sans intérêt (et au vague suspense désamorcé dès le titre), sauf pour les fondus d’attaques animales. Dans le genre, décidément, je préfère les crocodiles ! Soit celui de Tobe Hooper (CROCODILE - 2001), soit celui de LAKE PLACID (1999) de Steve Miner.