Paul

(Paul)

 L'histoire

Depuis 60 ans, Paul, un extraterrestre à la langue bien pendue, vit à l’abri d’une base militaire américaine top secrète - la fameuse Zone 51 - d’où il prodigue conseils et informations ayant trait à son espèce aux leaders de notre planète. Du pouvoir de régénération d’E.T. aux dossiers top secrets des agents Scully et Mulder, Paul nous a doucement préparés à accepter l’existence de créatures venues d’ailleurs. Mais, sentant que ses fonctions sont jugées obsolètes et que l’heure de la vivisection arrive à grands pas, il décide de s’enfuir et de regagner sa planète. Aussi piètre conducteur au sol que dans le cosmos, il perd le contrôle de son véhicule et se retrouve nez à nez avec deux singuliers spécimens de Terriens.

Graeme et Clive, deux inconditionnels de science-fiction venus d’Angleterre pour réaliser le voyage de leurs rêves, un pèlerinage en camping-car sur les traces des sites emblématiques de l’ufologie, se voient embarqués par Paul dans une virée délirante à travers les États-Unis qui altèrera à tout jamais leur appréhension du monde connu et inconnu. Pris en chasse par l’implacable agent Zoil, ses deux ineptes sous-fifres, et par le père enragé de la jeune femme qu’ils ont involontairement kidnappée, nos deux héros accidentels n’ont d’autre alternative que d’échafauder un plan qui assurera le retour de l’extravagant petit homme vert dans son vaisseau spatial d’origine, et pourrait bien faire de ses deux nouveaux compagnons d’infortune des stars intergalactiques.

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Le petit mot du Doc

Pendant le tournage en Angleterre de SHAUN OF THE DEAD (2004), le premier film co-écrit par Simon Pegg et réalisé par Edgar Wright, il n’a pas arrêté de pleuvoir, et quand la productrice Nira Park a demandé au comédien quel serait son prochain projet, Pegg a répondu : "Faisons un film dans un endroit où il ne pleut jamais, comme le désert." Ce jour-là au déjeuner, Pegg a tendu un dessin à Park représentant un extraterrestre au-dessous duquel était écrit : "En Amérique, tout le monde est un alien", et a déclaré : "Voilà notre prochain film : un road movie avec un extraterrestre", se souvient la productrice. "Nous avons évoqué un tournage dans le sud-ouest américain, après quoi j’ai accroché le croquis sur ma table à dessin en pensant : Quelle idée géniale !"

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Entre le dessin de Pegg et le premier coup de manivelle de PAUL, six années se sont écoulées. Nick Frost, ami de longue date de Pegg, co-signe ici son premier scénario. Avant de se lancer dans son écriture, Pegg et Frost sont partis sur les routes de l’Ouest américain en camping-car, traversant les états qui séparent Los Angeles de Denver. Pour finir, les deux compères ont intégré dans le scénario plusieurs des déboires survenus au cours de leur périple : "Nous avons véritablement atterri dans un resto qui s’appelle Little’A’Le’Inn. Les types qui s’y trouvaient étaient peut-être légèrement moins menaçants que dans le film, mais ils ont quand même réussi à bien nous foutre la trouille", se souvient Pegg. "Et l’oiseau qui s’écrase sur le pare-brise, c’est aussi du vécu."

Pour donner la réplique aux Terriens, Graeme et Clive, il restait à trouver le dernier élément crucial du trio : Paul. Même si sa présence physique serait le résultat du travail des magiciens des effets spéciaux, sa voix devait être humaine. Les cinéastes décidèrent de solliciter les services de la star comique montante, Seth Rogen, avec qui le réalisateur avait déjà collaboré sur SUPERGRAVE et qui sévit actuellement sur les écrans dans THE GREEN HORNET (2011). Pour la version française, c'est Philippe Manœuvre, le rédacteur en chef de Rock & Folk, qui prête pour la première fois sa voix emblématique à un personnage en images de synthèse.

Lancé à la poursuite des deux pèlerins et de leur passager extraterrestre, on découvre l’agent spécial Lorenzo Zoil qui détient bon nombre d’informations quant au séjour de Paul sur notre planète. Jason Bateman, dont la première collaboration avec le réalisateur remonte à la série ARRESTED DEVELOPMENT (2003-2006), incarne Zoil. Celui-ci est épaulé dans ses efforts par deux sous-fifres un peu spéciaux : les agents Haggard et O’Reilly, interprétés par Bill Hader et Joe Lo Truglio.

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Avec des années de comédie à son actif au SATURDAY NIGHT LIVE et ayant récemment travaillé avec le réalisateur Greg Mottola sur ADVENTURELAND (2009), Kristen Wiig joue Ruth, une jeune femme confinée dans sa petite existence sur le terrain pour camping-cars qu’elle tient avec son père, un triste individu aussi prompt à brandir la bible que le fusil. Pour interpréter Moses Buggs, le père de Ruth, la production a choisi le comédien John Carroll Lynch, connu pour ses prestations dans les films FARGO (1996), ZODIAC (2007) ou encore SHUTTER ISLAND (2010).

Les vétérans comiques Jane Lynch et Jeffrey Tambor font deux apparitions spéciales. Lynch dans le rôle de Pat Stevenson, la serveuse grivoise du Little’A’Le’Inn qui apporte sa contribution à la quête de signes de vie extraterrestre de nos deux zozos avec une bonne dose de sagesse rustique, et Tambor dans celui de l’auteur de science-fiction, aussi vénéré par les érudits que caustique à leur égard, Adam Shadowchild.

Pour compléter la distribution, on trouve deux «vraies actrices» comme Pegg les appelle : Blythe Danner et Sigourney Weaver. De la saga ALIEN (1979-97) à AVATAR (2009), Sigourney Weaver tient lieu d’icône de la science-fiction et, à la grande joie des cinéastes, était partante pour interpréter le Grand Manitou, le patron tyrannique et intimidant de l’agent Zoil. Sa présence apporte un énorme écho thématique au film et l’actrice s’est beaucoup amusée à jouer ce rôle. "Je suis tombée amoureuse de l’histoire. C’est une comédie tendre et délicieuse. J’ai continué dans la même veine que mon rôle dans GALAXY QUEST (1999), dans la série 'éloge des geeks'", déclare la comédienne.

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Créé en images de synthèse par la brillante équipe de Double Negative, qui avait déjà signé les effets spéciaux de SHAUN OF THE DEAD et HOT FUZZ, Paul s’apparente volontairement à la figure traditionnelle de l’extraterrestre inscrite dans l’imaginaire populaire, mais avec des attitudes très humaines. Le réalisateur explique : "Il s’agissait de créer un alien qui, en dehors de son apparence, se comporte exactement comme un humain. 90% du temps, c’est un type ordinaire qui se balade simplement en camping-car. Nous voulions créer un personnage qui suscite l’empathie mais qui peut aussi être agaçant, un personnage très «humain», plein de surprises, d’émotions et de contradictions."

Si Greg Mottola s’est fait une réputation grâce à la fluidité visuelle de ses comédies, PAUL présentait la difficulté d’être également un film d’aventures et requérait une approche filmique plus ample. Le réalisateur est allé chercher son inspiration dans le travail de Steven Spielberg : de son premier film SUGARLAND EXPRESS (1974), à ses chefs d’oeuvre de science-fiction, RENCONTRES DU TROISIEME TYPE (1977) et ET - L'EXTRA-TERRESTRE. Et ça ce voit ! Nos héros passent d'ailleurs devant les plaines du Wyoming où l'on peut retrouver "la Tour du Diable", la montagne mythique de RENCONTRES DU TROISIEME TYPE.