L'éclair noir

(Chernaya Molniya)

 L'histoire

Kuptsov, un riche entrepreneur russe a découvert que le sous-sol de Moscou renferme un gigantesque gisement de diamants. Or, par manque d'énergie, ses foreuses, aussi puissantes soient-elles, ne parviennent pas à l'atteindre. Qu'à cela ne tienne, il tente alors de mettre la main sur l'invention abandonnée d'un trio de scientifiques : un nano-catalyseur qui a la particularité de surmultiplier l'énergie, objet idéal pour sa besogne quitte à déstabiliser les sous-sols de la capitale russe. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que l'objet convoité est caché dans une vieille Volga Gaz-21.

Ce véhicule autrefois populaire mais aujourd'hui désuet tombe entre les mains de Dima, un étudiant en économie à l'Université de Moscou. Cadeau d'anniversaire reçu de son père, cette vieille carcasse ne suffira pas à faire chavirer le cœur de Nastya, sa copine de fac. D'autant que son ami, Maks, bien plus aisé, est sur l'affaire. Mais le jour ou Dima découvre que sa voiture a la particularité de voler, sa vie prend une toute autre tournure…

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Le petit mot du Doc

C'est indéniable, cinéma russe ne rime pas avec blockbusters. Et pourtant, construit à la manière d'un de ces films de super-héros venus d'outre atlantique, L'ÉCLAIR NOIR se révèle une très belle et agréable surprise.

Produit par Timur Bekmambetov, metteur en scène de NIGHT WATCH, DAY WATCH et WANTED: CHOISIS TON DESTIN, pour la modique somme de 20 millions de dollars, le film joue dans la cour des grands. C'est l'histoire d'un jeune homme ordinaire dont les problèmes sont ceux des gens de son âge : posséder sa propre voiture et trouver l'amour… la première quête étant d'ailleurs facteur de réussite de la deuxième.

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Si le film rappelle tout d'abord une production familiale façon Disney, c'est bien vers le film de super-héros qu'il tend. Les co-réalisateurs Dmitriy Kiselev et Aleksandr Voytinskiy, qui signent là leur premier long-métrage, n'omettent d'ailleurs pas d'en emprunter les codes. L'ÉCLAIR NOIR rappelle alors forcément quelques films à grand spectacle comme SPIDER-MAN duquel s'inspire le développement de son personnage, en particulier lorsque la mort d'un de ses parents transforme le jeune héros en justicier solitaire combattant le crime organisé. On verra dans le duel final un petit quelque chose d'IRON MAN, non pas deux titans en armure qui s'affrontent dans les airs, mais deux voitures boostées à bloc. Et un BATMAN dans sa façon acharnée de combattre le crime. Crime concentré sur les épaules du vil Kuptsov qui, bien que ressemblant à Vladimir Poutine (coïncidence ?) s'avère l'équivalent d'un 'Joker' par sa mégalomanie folle et destructrice. Il faut dire que l'objet de la convoitise est à sa taille, offrant une image digne d'un comics. Ce genre d'hurluberlu est parfait dans telle situation. Impossible non plus de ne pas faire de comparaison avec RETOUR VERS LE FUTUR. Non seulement ces voitures volent de la même manière, mais la Mercédès Classe S customisée de Kuptsov ressemble comme deux gouttes d'eau à la DeLorean du Doc Emmett. Sentiment confirmé par une bande originale enjouée et aventurière.

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Curieusement, tous ces petits emprunts ne nuisent pas au film et on les accepte aisément. Car L'ÉCLAIR NOIR respire la fraicheur et l'insouciance, ce qui le classe aussi dans le genre des comédies adolescentes. Et voir se dérouler l'action à Moscou change pas mal la donne. Un remake américain a même un temps été évoqué… preuve que le film a du potentiel. Il n'est cependant pas gagné d'avance qu'une vieille Chevrolet zigzaguant entre les gratte-ciel de Manhattan offre un meilleur résultat.

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On doit aussi cette impression de fraîcheur aux jeunes acteurs du film à l'enthousiasme débordant : Grigoriy Dobrygin (Dima) dont le visage rappelle un peu celui du canadien Hayden Christensen, la mignonette Ekaterina Vilkova (Nastya) et Ivan Zhidkov (Maks).

22 janvier 2014