Oblivion

(Oblivion)

 L'histoire

2077 : Jack Harper en station sur la planète Terre dont toute la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie d'une gigantesque opération d'extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des siens. Sa mission touche à sa fin. Dans à peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée qu'il considère néanmoins comme son chez-lui.

Vivant et patrouillant à très haute altitude de ce qu'il reste de la Terre, la vie céleste de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d'un vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu'il renferme. Ressentant pour Jack une attirance et une affinité qui défient toute logique, Julia déclenche par sa présence une suite d'événements qui pousse Jack à remettre en question tout ce qu'il croyait savoir. Ce qu'il pensait être la réalité vole en éclats quand il est confronté à certains éléments de son passé qui avaient été effacés de sa mémoire. Se découvrant une nouvelle mission, Jack est poussé à une forme d'héroïsme dont il ne se serait jamais cru capable. Le sort de l'humanité est entre les mains d'un homme qui croyait que le seul monde qu'il a connu allait bientôt être perdu à tout jamais.

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Le petit mot du Doc

On doit OBLIVION à Joseph Kosinski, l'homme qui à donné au TRON de Disney la suite très attendue et réussie que l'on sait. En 2005, soit 5 ans avant qu'il réalise TRON : L'HÉRITAGE, son premier long-métrage, Kosinski a écrit une nouvelle de 10 pages intitulée "Oblivion" : l'histoire se déroule en 2077, six décennies après qu'une invasion extra-terrestre ait irradié la Terre. Elle suit la mission de Jack, un réparateur opérant sur une planète presque entièrement anéantie et qui s'interroge sur sa place dans l'univers. Ce pilote tête-brulée est le dernier réparateur de drones en station sur notre planète. D'une nature insubordonnée, il se sent étrangement poussé à préserver le monde de son passé. Quand le vaisseau d'une belle inconnue s'écrase sous ses yeux et remet en question toutes ses croyances, Jack prend conscience de la possibilité d'une réalité autre qu'il devra accepter ou rejeter. En prenant la tête des derniers survivants, il se découvre un nouveau but et une nouvelle destinée.

Quelques années plus tard, le réalisateur rencontre Barry Levine et Jesser Berger, les cofondateurs de Radical Studios avec qui il s'associe pour faire d'"Oblivion" une bande dessinée connue dans l'industrie cinématographique sous le nom de "Ashcan" (poubelle). Rédigée par Arvid Nelson et illustrée par le jeune dessinateur suédois Andrée Wallin sous la direction artistique de Joseph Kosinki, Barry Levine et Jeremy Berger - le directeur artistique de Radical Studios -, cette bande dessinée va encourager les studios à investir sur une adaptation pour le grand écran.

Vika Olsen - Oblivion
Vika Olsen

Parmi les thèmes sous-jacents d'OBLIVION sont développés la quête de la vérité, notre place dans l'univers ou encore la notion de véritable amour. Bref les questions intrinsèques existentielles de la vie de chaque être humain déconnectées du quotidien que la crise actuelle nous impose. De quoi nous changer un temps les idées.

Jack Harper est interprété par Tom Cruise, grand fan de science-fiction qui fait son véritable retour au genre depuis LA GUERRE DES MONDES de Steven Spielberg en 2005. Il a accepté le rôle très en amont du projet. L'ukrainienne Olga Kurylenko, vue en 2008 au côté de Daniel Craig dans QUANTUM OF SOLACE, incarne Julia, la rescapée du crash d'un vaisseau spatial. Elle vient semer le trouble dans le paisible ménage que Jack vit avec Vika Olsen, sa collègue docile et dévouée qui l'assiste dans ses missions de réparation. Quand Jack tombe nez à nez avec une bande de survivants, il prend conscience que lui et Vika ne sont pas seuls sur Terre. Dans le rôle de Beech, le leader de la résistance, on retrouve l'acteur récompensé aux Oscars, Morgan Freeman. Freeman a récemment repris son rôle de Lucius Fox dans THE DARK KNIGHT RISES (2012), l'épisode final de la trilogie "Batman" de Christophe Nolan. Dans le rôle de Sykes, le bras droit de Beech, on retrouve Nicolaj Coster-Waldau révélé par la série GAME OF THRONES (2011-2013). Et pour compléter la distribution, Melissa Leo, récompensée aux Oscars, interprète Sally, superviseur par moniteurs interposés de Jack et Vika.

En seulement deux films, Joseph Kosinski appose sa marque. En particulier son style visuel sans doute acquis de son expérience du design et d'un Master en architecture obtenu à l'Université de Columbia. Notons aussi que, comme nombre d'entre eux, Kosinski est de ces cinéastes qui ont débuté dans la réalisation de spots publicitaires, un atout. Dans OBLIVION on reconnaît la patte TRON : L'HÉRITAGE. Membres d'une équipe de nettoyage, Jack et Vika se préparent à rejoindre le reste de la population évacuée vers une nouvelle colonie spatiale sur Titan. Mais pour l'instant, tels Adam et Eve, ils évoluent dans un monde confortable et fonctionnel et jouissent au quotidien d'une vue exceptionnelle. Leur villa hi-tech (la Tour) semble perchée à 1000 mètres au-dessus du sol. C'est un must d'architecture fait de verre qui offre au regard les (paradoxalement) magnifiques paysages de la Terre détruite.

Rencontre avec la Résistance - Oblivion
Rencontre avec la Résistance

On a ici l'impression d'être réellement dans les nuages. Exit les fond bleus ou verts ! Pour matérialiser cette vision, il a été fait appel à d'anciennes méthodes de projection frontale utilisées par des cinéastes comme Stanley Kubrick dans 2001 L'ODYSSÉE DE L'ESPACE (1968). Les images qui constituent le ciel entourant cette Tour ont été filmées par l'équipe des effets visuels à Hawaï deux mois avant le début du tournage, à 3000 mètres d'altitude, au sommet du fameux volcan Haleakala sur l'île de Maui. Elles ont ensuite été projetées en HD par 34 sources vidéo connectées à des écrans de 13 mètres de haut sur 15 mètres de long. Résultat : une surprenante impression de réalisme offrant une qualité bien supérieure aux images de synthèse.

Attenant à l'espace d'habitation de la Tour, se trouve l'aire d'atterrissage du Techoptère, le principal engin de transport de Jack quand il doit se rendre sur Terre ou patrouiller les cieux. Imaginé par Kosinski, ce vaisseau bulle aux lignes gracieuses et épurées, inspiré des formes organiques d'une libellule, est un mélange de chasseur à réaction et d'hélicoptère. "Le Techoptère est la première machine que nous avons élaborée pour le film", explique le réalisateur. "Pour tous ceux qui comme moi ont grandi avec TOP GUN [Tony Scott, 1986], c'est un événement majeur de voir Tom monter à nouveau dans un cockpit." Il aura fallut 4 mois pour construire l'appareil fait d'aluminium et de fibre de verre et pesant 2 tonnes.

Belle réussite aussi que ces drones construits par Daniel Simon en conjonction avec l'accessoiriste Doug Harlocker ! Les drones sont tout aussi élaborés que le Techoptère. Ces tueurs sans âme sont chargés de débarrasser la Terre de tout reliquat de vie extra-terrestre. Jack doit constamment rester sur ses gardes car ces machines à tuer ne font aucune distinction. Lorsqu'elles communiquent, elles émettent des sons à glacer le sang, en particulier celui d'une corne de brume un peu à la manière des tripodes de LA GUERRE DES MONDES. Même sans IMAX, promis ça fait son effet !

Image scifi-movies

Au-delà du design, très léché, la photographie du film est elle aussi particulièrement réussie. OBLIVION a été tourné avec la toute nouvelle caméra numérique Sony CineAlta F65. Sa résolution 4K (4 fois supérieure à une image haute-définition classique) offre une netteté d'image exceptionnelle et permet d'obtenir la profondeur de champ et la précision nécessaires pour une projection IMAX. Inutile de le dire, des qualités que le réalisateur ne manque pas d'exploiter. "Elle permet non seulement de saisir l'étincelle dans le regard des acteurs, mais tous les détails des paysages islandais de façon spectaculaire." explique Joseph Kosinski qui rêvait depuis longtemps de tourner les scènes d'extérieur d'OBLIVION en Islande. "La guerre a renvoyé la Terre à l'âge de pierre, elle est dans un état de délabrement total. En Islande, on trouve du sable noir et des couleurs éclatantes. Le paysage est désolé mais aussi très beau. Le film se déroule en grande partie la journée et nous avons pu le tourner avec une lumière naturelle unique en son genre et propre à l'Islande." C'est d'ailleurs pour cette raison que Joseph Kosinski a décliné la demande d'Universal de tourner en relief 3D, une technologie qu'il connaît parfaitement et qui l'aurait privé de la luminosité parfaite trouvée sur cette île volcanique. Pas de 3D cette fois-ci ? Qui s'en plaint ?

Quand Kosinski rédigea l'histoire d'OBLIVION en 2005, il imaginait déjà que la bande originale soit composée par le créateur de M83, Anthony Gonzalez. Ce Français qui s'est produit internationalement avec des groupes tels que Dépêche Mode et The Killers to Kings of Leon, a débuté sa carrière en 2001 et a récemment sorti son sixième album, "Hurry Up, We're Dreaming". Avec l'orchestrateur de TRON : L'HÉRITAGE, Joseph Trapanese, Anthony Gonzalez a composé d'éclatants paysages sonores qui distinguent OBLIVION de tous ses prédécesseurs. "C'est une musique hybride, en quelque sorte. Un mélange de musique électronique et de percussions, avec un orchestre et une chorale en prime", ajoute Kosinski. Une musique originale pour un film original...

Tom Cruise et Joseph Kosinski sur le tournage - Oblivion
Tom Cruise et Joseph Kosinski sur le tournage

Deuxième film, et deuxième film de science-fiction pour Joseph Kosinski ! Le réalisateur reconnaît sa passion pour le genre. Dès son enfance, il s'enthousiasme pour LA QUATRIÈME DIMENSION (Rod Serling, 1959-64) dont il s'inspire pour "Oblivion", LA JETÉE (Chris Parker, 1962), LE SURVIVANT (Boris Sagal, 1971) et son thème du dernier homme sur Terre que l'on retrouve ici, BLADE RUNNER (Ridley Scott, 1982), 2001 L'ODYSSÉE DE L'ESPACE (Stanley Kubrick, 1968) et la série de romans de science-fiction de Dan Simmons "Hyperion". Même s'il ne le mentionne pas, Joseph Kosinski semble sans le vouloir s'être aussi inspiré d'un autre film de science-fiction de Walt Disney : Jack Harper, nettoyeur de la Terre, doux rêveur nostalgique d'un monde qu'il n'a pas connu, collectionneur à temps perdu d'objets antiques de toute sortes (y compris une petite plante en pot) qu'il rassemble dans son antre secrète, amoureux d'une femme dont le vaisseau vient d'arriver sur Terre et sauveur de l'Humanité ne vous rappelle-t-il pas un certain Wall-E ? Ne voyons là rien de plus qu'une boutade, OBLIVION est une science-fiction adulte et peaufinée, mariage réussi et magnifié de la nature et de l'architecture contemporaine qui mêle aventure, action et émotions, qui pose questions et qui réserve au spectateur un beau twist final. Pour notre plus grand plaisir, Joseph Kosinski ne va pas lâcher la science-fiction de si tôt. Le cinéaste nous prépare déjà la suite de TRON : L'HERITAGE annoncée pour 2014 et il pourrait être aux commande du futur remake du film de Walt Disney LE TROU NOIR (1979). On peut logiquement s'attendre à un opus aux somptueux designs…

20 avril 2013