A.I. intelligence artificielle

(Artificial Intelligence: AI)

 Les critiques

Nombre de critiques : 12

Total des points : 87

Moyenne obtenue : 7.25/10

n°2 - 9/10 noumayos

29 janvier 2002

ben sielberg retourne à ces anciennes amours... la fin du film est un peu surprenante... sauce spielberg des années 80... theme 100 % sf, les acteurs jouent bien, les decors sont ... "mechants" ... recherches.... on est pris... j'ai trouve ce film super agréable, bien fait, je ne l'attendais pas, je l'ai eu, c'est un de mes meilleur cadeau de l'année ))

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n°1 - 9/10 Fabien Tournel

17 novembre 2001

Les mécas sont des robots humanoïdes capables de tout sauf d'émotions sincères et spontanées. Mais le professeur Hobby envisage la perfection faite machine : l'aussi-humain-que-l'humain. C'est ainsi que David voit le jour et devient, dans un monde où le contrôle des naissances est sévèrement limité, le fils adoptif des Swinton. Il tentera de leur faire oublier Martin, leur fils "réel" plongé dans un coma profond... mais ce n'est que le début d'une longue et belle histoire d'amour.Au départ, il y a une nouvelle de l'auteur Brian Aldiss ("Supertoys") publiée en 1969. Sept ans plus tard, Stanley Kubrick le rencontre et ensemble ils discutent sur la portée métaphysique d'une telle histoire. En 1982, le cinéaste en achète les droits et commence à travailler d'arrache-pied à son adaptation. En 1994 finalement, craignant d'en faire lui-même un film trop sombre, il confie le projet à Steven Spielberg, plus apte selon lui à mettre la forme aux couleurs de l'arc-en-ciel sans discréditer le fond. Pourtant, après trois mois de tournage en commun, son ami lui rend humblement la main. "Les gens attendent peut-être de A.I. un film plus froid, plus calculé, plus technique, à la façon de 2001 L'ODYSSÉE DE L'ESPACE. Mais A.I. exploite une autre dimension de Stanley Kubrick : son côté affectif. C'est pourquoi j'avais tant envie qu'il tourne cette histoire." explique Spielberg. Ce n'est qu'après le décès de Kubrick, avant la fin du montage de Eyes wide shut, que l'enfant artificiel du maître sera définitivement adopté par le grand faiseur, le grand enfant qu'est Spielberg. Alors Spielberg se lance : "Je voulais honorer son histoire sans m'oublier dans le lot, et être capable d'y apporter ma propre sensibilité". Cette sensibilité spielbergienne, on la reconnait sans hésitation dans les rapports familiaux, la présence de la fée bleue, etc... Erreur ! Ils découlent des notes laissées par Kubrick. De même, lors de la première demi-heure, l'utilisation de l'espace et de l'architecture, l'atmosphère angoissée, les glissements de caméras et l'omniprésence sophistiquée des reflets indiquent clairement la patte kubricienne... Nouvelle erreur ! Ils sont l'oeuvre du seul Spielberg. Bien malin donc celui qui prétendrait pouvoir dichotomiser le film en deux colonnes bien distinctes : "le Spielberg tout craché" d'une part, et "le Kubrick classique" de l'autre. Dans la fusion de ces deux extrêmes, on ne retrouve guère les réactifs originaux. Et c'est tant mieux : A.I. est un film singulier. La première demi-heure, somme toute assez schématique dans son contenu, va probablement faire redouter l'ennui mélodramatique à certains... mais les deux heures restantes sont d'une tout autre veine. Après le rejet de David par sa famille d'accueil, le film bascule dans une inventivité effrénée, un imaginaire débridé, à la fois gothique, baroque et surréaliste. Il faut voir les contrechamps nocturnes sur fond de lune et de branches dénudées, voir le rassemblement des mécas endommagés (comment ne pas penser à LA NUIT DES MORTS-VIVANTS de Romero?), voir l'irruption vrombissante des chasseurs (quelle apparence!), voir le spectacle tout en néons publicitaires de Rouge City... et ceci n'est qu'un bref aperçu. On le savait : Spielberg, fidèle aux intentions de Kubrick, allait mettre le paquet sur les effets spéciaux. Le résultat est bien là, ce n'était pas peine perdue. Les effets sont tellement réalistes, si bien intégrés à la pellicule, qu'on ne devine leur présence qu'en raison de la beauté surnaturelle qui envahit l'écran. On reste bouche bée : c'est beau, c'est original, c'est grand, comme les mondes imaginaires de nos contes d'enfant. Les robots, bien entendu, sont impeccables ; mais que dire de... Non, je n'en dirai pas plus. Si ce n'est que même les blasés et les détracteurs des effets de synthèse (j'en faisais partie...) prendront une claque et en redemanderont ! A.I. se savoure dans le mystère. Voilà pourquoi, malgré l'envie d'en parler, il faut savoir se taire. D'autant plus que, pour une fois, la bande-annonce et les nombreuses photos n'ont pas défloré pour mieux allécher. Et d'autant plus que la fin multiplie les chutes douces, dont chacune pourrait se suffire à elle-même, contrairement aux creux rebondissements que Hollywood a pris l'habitude de nous vendre par lots de douze. Non, le film pourrait s'arrêter au bout de deux heures, il serait grand ; il pourrait encore s'arrêter dix minutes plus tard, on applaudirait le tour de force ; mais il choisit de prolonger le conte, le rêve, le délice... et, aussi incroyable que cela puisse paraître, il parvient à nous offrir une ultime apothéose. Bien sûr, A.I. n'est pas parfait : ici, certains verront de la sensiblerie ; là, d'autres trouveront à redire au jeu de certains acteurs (certainement pas Jude Law, excellent en méca d'amour classieux et beau parleur) ; à une musique un peu minimaliste ; ou bien à la logique excessive de l'intrigue, trop linéaire, trop pressée, trop démonstrative ; ou encore à un soupçon d'explication superflue vers la fin (dont ce serait probablement bien gardé le mystérieux Kubrick)... Mais avec Artificial Intelligence, on retrouve enfin un film de science-fiction complet, total, dont les qualités et la richesse annihilent les défauts. Il suffit de l'appréhender comme une fable, à la fois ludique, épique, essentielle et naïve ; et de ne pas la comparer mentalement au bijou d'orfèvrerie glacé et philosophique qu'en aurait peut-être tiré Kubrick. A.I., c'est un conte de fée moderne, une relecture logique (et technologique) de l'histoire de Pinocchio ; et force est de reconnaître que personne mieux que Spielberg n'aurait pu simultanément nous en mettre pleins les yeux, plein le coeur, et tout de même pleins les neurones. De quoi rêver et réfléchir jusqu'aux prochaines glaciations !... Lorsque un monstre sacré du cinéma entreprend de tisser sur le canevas d'un mythe du septième art, on obtient l'un des pilliers du panthéon de l'imaginaire. A voir absolumment.

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