ExistenZ

(eXistenZ)

 Les critiques

Nombre de critiques : 13

Total des points : 77

Moyenne obtenue : 5.92/10

n°13 - 4/10 Fog Horn

14 septembre 2014

En 1999, le réalisateur génial de CHROMOSOME 3 et SCANNERS est bien loin. Attiré par les sirènes de la critique snobinarde (festival de Cannes, Télérama, adorateurs de David Lynch, etc...), David Cronenberg a progressivement perdu à partir des 90's son style brut de décoffrage pour des oeuvres auteurisantes volontairement truffées de symboles grossiers ouverts à toutes les interprétations, histoire de faire parler... et de prendre la pose. EXISTENZ est le parfait exemple de ce cinéma qui ne se soucie plus de ce qu'il veut exprimer mais plutôt de ce que la critique "éclairée" peut en penser. Si ses effets spéciaux 100% pur latex font vaguement penser à ses films des 80's (ses meilleurs), l'analogie s'arrête là. Pour le reste, le réalisateur canadien se vautre dans l'auto-parodie en usant de ficelles toutes plus grosses les unes que les autres, à commencer par cette symbolique sexuelle d'une finesse éléphantesque et ces accessoires "charnels" rigolos mais dont on cherche encore le lien avec le thème de départ. Evidemment, le cinéphile "authentique" se gaussera de l'inculte que je suis tout en se rappelant avec émoi cette scène poignante où Judd Law perd ses dents pour les utiliser comme munition dans un revolver construit à partir des restes de son assiette !

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n°12 - 7/10 Chris

30 mai 2012

Un bon film de Cronenberg certes, un grand film de Cronenberg quand même pas. Tout de même une réalisation soignée avec un scénario moyen mais plein d'idées comme toujours chez ce grand réalisateur spécialiste du format 1h30 et qui nous laisse parfois sur notre fin en partant dans tous les sens. J'ai vu tous les films du grand David, peu (très peu) me m'ont pas laissé insensible à son style et ses idées, là c'est bien mais pas exceptionnel et cette machine vivante donne de la réflexion sur le côté Biopunk de la SF.

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n°11 - 8/10 Esposito Joe

10 février 2010

Un film excellent. Du bon Cronenberg, bien crâde et intelligent. L'atmosphère est vraiment spéciale et les acteurs jouent de façon adéquate en étant à la fois détachés et impliqués. Je conseille ce film à tous les fans de Cronenberg et de science fiction en général.

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n°10 - 1/10 Sans nom

23 septembre 2009

Film sans grand intérêt... Certainement raté qui sait? Bien en deçà d'un Avalon tant au point de vue graphique que du scénario. Peut être ce film est il reversé aux joueurs invétérés? Vraiment déçu par l'ensemble...

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n°9 - 6/10 Ronzeaud Mathias

07 janvier 2009

Les critiques sont géniales : vous avez tous raison... Soit on aime soit on déteste vraiment. Pour ma part, j'ai aimé certaines parties, mais à mon avis le film tient beaucoup plus du thriller que de la SF... Car en effet, la réalité virtuelle (hormis la scène "érotique") laisse à désirer. Opinion donc très délicate pour jauger ce film. En tout cas l'idée du pistolet reflète quand même clairement l'état d'esprit d'un jeu (constitution d'une arme via l'avancée dans l'histoire). Fan en tout de l'actrice (de Top Gun sauf erreur) :)

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n°8 - 9/10 dionys

14 septembre 2005

Véritable carrefour référentiel où la littérature de science fiction y côtoie la filmographie de David Cronenberg, Existenz met en exergue certains enjeux liés à la réalité virtuelle et aux biotechnologies. Les nombreuses mises en abyme et retournements de situation ainsi que le refus de tout discours idéologique offrent une pluralité d'interprétation possibles. Loin de prétendre à l'exhaustivité, nous allons interroger le film à l'aune des trois notions qui composent l'intitulé du DEA, à savoir la technologie, la communication et le pouvoir.

I/ (BIO)TECHNOLOGIES

Existenz s'inscrit dans la thématique informatique et vidéoludique embrassée par le cinéma, de Tron à la trilogie des frères Wachowski en passant par Ghost in the shell. L'ouvre de Cronenberg se distingue cependant par le désaveu de l'explosion d'effets spéciaux . L'époque à laquelle se déroule l'action est difficilement repérable. Il s'agit exclusivement d'un environnement champêtre et forestier dans lequel les indices techniques attendus sont absents : pas de montre, pas de téléphone portable à l'exception du « pinkphone » - plus proche de la pâte à modeler que du mobile et qu'Allegra s'empresse de jeter par la fenêtre - et surtout. pas d'écran ! Le mot « video » n'est d'ailleurs jamais prononcé. Et pour cause, le « meta-flesh gamepod », faisant office de joypad, est un « animal (.) issu d'un ouf d'amphibien bourré d'ADN de synthèse ». Et à la question de Ted : « où sont les piles ? », Allegra répond qu'il s'agit du corps, du métabolisme, des nerfs de la personne sur laquelle est branché le pod. Grâce à un « ombicâble » (sorte de cordon ombilicale ), reliant l'animal-machine au système nerveux du joueur, par le biais d'un « bioport » (explicitement comparé à un deuxième « asshole »), le jeu est chargé à l'intérieur de la personne. La technologie du pod se veut de ce fait atechnologique. La meilleur technologie étant celle qui ne se voit pas et se confond avec la réalité du corps, siège de la perception, grâce auquel le monde, quel qu'il soit, existe. Objet sacré et fétiche sexuel en même temps, le pod cultive les deux propriétés de produit industriel et de chair animée.

II/ COMMUNICATION BIOTECHNOLOGIQUE ET VIRALE

En tant que machine, le pod remplit la fonction dévolue à la technique informatique : faire lien entre la perception du joueur et la réalité virtuelle. En tant qu'animal, il fait de ce lien entre le corps et le virtuel une relation vivante : la réalité virtuelle devient un milieu vivant, un monde de phénomènes où le joueur peut se déplacer et agir. Dès lors le triptyque communicationnel classique émetteur / canal / récepteur s'en trouve altéré dans la mesure où le corps - étant la source d'énergie du pod qui lui même est la source d'énergie du jeu - devient en quelque sorte émetteur-récepteur ; personne-personnage ; corps-machine. Ted, notamment, dans la « trout farm », effectue l'expérience d'être identique à soi-même et simultanément autre que soi-même . De même, c'est un simple champ contre-champ qui nous fait basculer du réel au virtuel, comme si ce dernier était à porté de main, comme si d'ailleurs il n'y avait de réalité que virtuelle. D'où le rebondissement de la dernière séquence nous apprenant que tout ce qui précède n'était qu'un jeu intitulé transCendanZ. D'où l'ultime incertitude à la toute fin du film : « Are we still in the game ? » D'où l'espèce de « boucle tautistique » dans laquelle cette communication biotechnologique, réticulaire et virale confine les joueurs.

III/ POUVOIR (DU FANATISME DE LA REALITE AU MERCANTILISME DU VIRTUEL)

Les joueurs sont avant tout adversaires. Cette dimension conflictuelle d'Existenz rappelle le contexte qui a poussé le cinéaste à écrire son scénario, à savoir la fatwa dont a fait objet l'écrivain Salman Rushdie et le pouvoir subversif qu'avait eu sa création-créature. Porteur de ces stigmates le noud diégétique peut en effet se résumer par l'opposition entre partisans de la Réalité et partisans du virtuel. Mais loin de prendre parti pour l'un des deux camps, Cronenberg nous montre la convergence de ces deux systèmes qui, poussés à leur paroxysme peuvent être totalitaires. D'une part, le Virtuel est dominé par la dévotion et l'addiction des joueurs pour « the game pod goddess herself » . Ce côté quelque peu sectaire se double d'une finalité mercantile. Même si, aux dires du présentateur, utilisateurs-acheteurs et promoteurs-vendeurs forment un soit-disante « team », il s'agit, avant tout, pour les joueurs de tester la valeur économique des produits. D'autre part on trouve une forme de fanatisme religieux qui sacralise la réalité une et inviolable, mis en danger par eXistenZ, un jeu virtuel forcément transgressif car, désireux de substituer l'eXistenZ à l'existence, la transCendanZ à la transcendance divine , l'image à la chose. Le ton biblique de la fin du film tombe à point nommé : celui qui a si parfaitement contrefait la réalité ne mérite-t-il pas de mourir ?

Conclusion

Dans ce monde décrit par David Cronenberg, dans lequel « plus personne ne skie physiquement » et où l'« avatar », le « second self » joue, en sollicitant tous les sens, à exister, remplaçant peu à peu l'identité première, j'ai cru y voir ce que Baudrillard appelle la « Réalité Intégrale », soit le clonage quasi parfait et instantané de la Réalité. Mais le même auteur nous met en garde contre un discours visant à dresser contre cette dérive la nostalgie en système idéologique et politique. C'est dans cet entre que se situe, ce me semble, Existenz.

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n°7 - 1/10 Sans nom

20 avril 2003

Incroyable! Un film sur la réalité virtuelle SANS réalité virtuelle! Même pas un échantillon... L'histoire n'a pas vraiment de fil directeur, et je soupçonne le réalisateur d'avoir pris comme prétexte la polémique facile sur les dangers de la technologie et des jeux pour tenter de se faire de l'argent... mais je ne sais pas si ça a marché. Vous aurez été prévenus, c'est un très mauvais film.

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n°6 - 8/10 Sans nom

26 mars 2003

C'est finalement au deuxième visionnage que j'ai éprouvé un grand plaisir a voir ce film. La première fois, je n'avais pas tant goûté son coté complètement décalé et onirique, dont la constance nous met dans un état second et "confusionné".

C'est cette façon qu'a Cronenberg de distiller un érotisme bizarre mais soutenu, un peu comme dans un rêve ou l'on planerait sans trop connaître la nature sexuelle des symboles, qui finalement envoûte le spectateur.

Le couple est vraiment excellent, j'adore cet acteur qui jouait l'handicapé dans Bienvenue à Gattaca. Il exprime très bien son personnage, sa naïveté son coté risible, il est très présent. L'actrice est aussi pas mal dans son rôle de femme égoïste et perverse qui se sert de lui (sans vergogne). Le duo est convaincant et même s'il y n'y a pas de scène torride, Cronenberg arrive bien a exciter le spectateur par des petits cliches très innocents à première vue. J'en veux pour preuve la scène ou l'on voit du sang gicler sur les jambes et les escarpins vernis d'Allegra. Pas besoin de "décodeur" je pense, c'est une scène purement fétichiste, d'ailleurs vu la fixation sur les "pods", je pense que c'est très clair. Je ne suis pas psychanalyste hélas et je ne saurais décrypter plus en avant cette particularité.. Peut-être une excitation propre a la croyance d'un phallus féminin ?? :))

Sinon effectivement les fans de matrix vont peut-être louper le coche de prime abord, car c'est nettement moins démonstratif. Il n'y a pas non plus de message particulièrement sous-jacent, on se contente de jouer avec les thèmes du virtuel.

Non, c'est vraiment du bon cinéma, qui n'a l'air de rien, mais qui au re-visionnage se révèle par bien des aspects. C'est maîtrisé mais l'on ne s'en rend pas compte. Déjà il y a des bons acteurs. Il y a pas mal de second degré complément indéchiffrables qui vont peut-être laisser de marbre le cinéphile à gâchette. Mais qu'importe cette petite ballade dans l'univers onirique de Cronenberg fait passer un bon moment. C'est le genre de film qu'on le peut voir et revoir car on peut ne rien comprendre a l'histoire ce n'est pas le plus important, le film joue sur un registre beaucoup plus codé et du domaine de la rêverie seconde, c'est un plaisir diffus, l'on rit parfois bêtement et on savoure les détails.

Voila heureusement qu'il y a des artistes qui savent faire des films comme ca. :) C'est un peu bizarre bien sur mais beaucoup moins que "le festin nu" ou le coté glauque l'emporte, ici c'est bcp plus rigolo. Voila voila, en tout cas moi j'ai bien aimé.

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n°5 - 1/10 Kervala, samouraï-lumière

20 août 2002

Très mal joué (y paraît que c'est voulu ?), scènes d'action type série Z mal fichue, aucune véritable originalité... Nul, sans intérêt. Ah, si, je met quand même 1/20 pour l'idée marrante du pistolet en os à fabriquer soi-même !

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n°4 - 7/10 Sy Phy

29 avril 2002

Vision satirique des nerds accros aux jeux vidéo, je ne sais pas. Plutôt le prétexte idéal pour Cronenberg d'explorer une fois encore ses fantasmes on ne peut plus explicitement sexuels. Moins éprouvant - et donc abouti - que "Crash", "ExisTenZ" a quand même de quoi troubler et toute proportion gardée, on dirait qu'il aspire à être le Pasolini de l'ère multimédia. Un Pasolini moins politisé et qui aurait sans doute bien aimé réaliser un des "Alien" ou certains films de Lynch.
Le décryptage est assez limpide : le dépucelage d'un jeune homme lisse par une fille plus expérimentée avec une inversion des rôles puisque c'est elle qui en quelque sorte joue le mec et - pardon pour l'expression - l'entube, via apposition d'un "pod" très arty's anal (re-pardon, pas pu résister au mauvais jeu de mot).
Le duo Jude Law - Jennifer Jason Leigh est très crédible, Willem Dafoe fait un numéro savoureux en pompiste nommé Gas (!!). Dommage pour la trop brêve apparition de Sarah Polley dont le magnétisme entrevu dans "De beaux lendemains" d'Atom Egoyan peut faire d'elle une future Uma Thurman.
La mise en abyme de la fin rappelle celle d'un autre théâtre des illusions : "Le Dernier Métro" de Truffaut.

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