L'invasion des profanateurs de sépultures

(Invasion of the Body Snatchers)

 Les critiques

Nombre de critiques : 9

Total des points : 73

Moyenne obtenue : 8.11/10

n°9 - 7/10 Richard Berenguer

05 juin 2012

Comme tous les originaux, L'INVASION DES PROFANATEURS DE SÉPULTURES a l'avantage d'être le précurseur et de ne pas être donc une copie, ce qui lui confère une certaine indulgence. Le film est bien réalisé et ne souffre pas trop du temps qui passe car le réalisateur a réussi à rendre crédible cette invasion en suggérant plus qu'en montrant. Bien sûr, on pourrait resituer le film dans le contexte paranoïaque de la guerre froide et du maccartisme, mais cela ne servirait qu'à pardonner le seul (gros) point noir du film, c'est à dire la fin, véritable affront au cinéma et au réalisateur qui s'est vu imposé ce revirement opéré en deux coups de cuillère à pot. Une époque où après vous avoir insufflée la peur de l'autre (l'extra terrestre, le communiste), on vous rassurait d'une frappe paternaliste dans le dos en disant : "Mais ne vous inquietez pas citoyens, le gouvernement des états unis veille"....Il était de bon ton qu'un film finisse bien. Mis à part cette verrue, le film est bon, même si celui de Kauffman avec des acteurs impeccables (sutherland, Nimoy) a mes faveurs pour sa constance et son pessimiste jusqu'auboutiste. A noter que le personnage principale de la version noir et blanc fait un caméo remarqué dans la version de Kauffman

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n°8 - 8/10 Fog Horn

29 mai 2012

Un classique au climat paranoïaque toujours très efficace et à la réalisation vraiment réussie. Il est d'autant plus fascinant quand on le remet dans son contexte historique : la chasse aux communistes sous le McCarthysme avec ce climat de suspicion savamment entretenu. Celà dit, le sous-texte garde encore toute sa puissance aujourd'hui dans des sociétés où les politiques de tous bords sont toujours tentés de monter les gens les uns contre les autres pour mieux régner. Pour ne pas que ça arrive, une seule solution : ne pas s'endormir.

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n°7 - 9/10 jean-pierre panza

06 avril 2005

Un TRES grand classique de l'age d'or de la s.f. tout simplement! un film culte, à voir ou à revoir, pour ceux qui aiment les années 1960. Le scénario est intéressant, les acteurs bons, et le suspens entier jusqu'a la fin.

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n°6 - 9/10 Sy Phy

28 février 2004

« Dracula » étant hors-concours, peut-être l'un des films de ce genre qui aura été suivit du plus grand nombre de remakes. J'en ai compté au moins trois. Par Philip Kaufman en 1978, Abel Ferrara en 1993 et Robert Rodriguez en 1998 (« The Faculty »). Pour une fois, je ne serais pas d'accord avec Sylvain Grenon : j'aime bien la version de Ferrara, bien que l'adaptation de Kaufman, elle aussi intéressante, soit la plus fidèle à l'original qui, de toute façon, reste insurpassable et une pierre de taille à l'édifice du genre et du cinéma tout court.
Tiens, en parlant de « Dracula ». Et si « L'invasion » n'était pas une version détournée du roman de Bram Stocker ? Vous vous endormez et un être non-humain prend possession de vous et, à votre tour, vous allez faire d'autres victimes.
Même si j'adore les films fantastiques et de SF des années 50, j'en connais peu qui soient aussi « adultes » et réalistes et aient aussi bien passé la barrière du temps, c'est-à-dire sans qu'on se surprenne à un petit rire moqueur quant au jeu des acteurs, au ridicule des situations, des dialogues ou des effets spéciaux. C'est d'abord du à un scénario solide et par le talent de Don Siegel, un de ces hommes qui ont toujours su tirer le meilleur parti des petits moyens mis à leur disposition. Et puis c'est toujours la même constatation : la suggestion est bien plus efficace que la démonstration (comme l'érotisme comparé à la pornographie ou, dans l'art du rire, ce qui se passe derrière une porte chez Lubitsch). Car avec un minimum de sensationnel, et en noir et blanc « L'invasion » colle une frousse maximale. Pour moi, la scène la plus impressionnante reste celle où le héros laisse un instant sa fiancée, la retrouve un moment plus tard, l'embrasse et…
On a pu, au choix, y voir aussi bien un pur film de guerre froide (la paranoïa de l'infiltration par les communistes et de leurs laveurs de cerveaux) comme une caricature du communautarisme des petites bourgades américaines façon « Peyton Place » où tout le monde connaît et surveille tout le monde. Que l'acteur principal s'appelle McCarthy est un hasard savoureux. C'est le propre des très grands films d'opposer les points de vue les plus contradictoires (mais, hormis les exécutions capitales, y a-t-il beaucoup de différence entre les grands procès staliniens et ceux intentés à Hollywood par le sénateur McCarthy et son accolyte Richard Nixon ?). Pour ma part, je préfère y voir avant tout un chef d'ouvre de film noir, fantastique et de terreur.
L'unique reproche que je ferai, c'est sur la traduction stupide du titre en français. L'original signifiait « L'invasion des dérobeurs de corps » (OK, c'est pas terrible non plus.). Don Siegel n'aimait d'ailleurs pas ce titre. Lui, voulait l'appeler « Sleep no more !» (« Ne dormez plus ! »).
Quant à la fin positive. Elle a été ajoutée par la production qui trouvait que c'était beaucoup trop « noir » pour le bon public. Donc un conseil pour ceux qui découvriront ce film : si vous voulez voir la véritable version de Siegel, sans la pommade, il faut passer outre ou effacer la première scène dans l'hôpital ainsi que la dernière.Sinon. «Ce sera votre tour ! Ce sera votre tour ! ».

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n°5 - 10/10 Papo

06 janvier 2003

Un must, ce film a marqué mon enfance comme l'un des rares films de sf qui finit vraiment mal sur une note pessimiste et un avenir sombre pour la race humaine. quelle idée géniale et flippante que ces cocons clones expédiés à travers le monde. On trouve toujours dans ce film quelque chose qui colle l'histoire, la guerre froide en 50 et aujourd'hui le clonage humain.

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n°4 - 9/10 Lootxt tol

15 décembre 2001

La première version est un très grand film de SF. Sous couvert d'une histoire anti communiste le film dénonce en fait la paranoia qui règne aux Etats Unis en plein Maccarthisme. C'est une verritable chasse aux socières à l'époque, qui touche nottament tout Hollywood. La version de Kauffman est tres bien. Pour la petite histoire c'est Kevin Maccarthy qui arrive en courant dans le film, sur la voiture de Shuterland et son amie, quand il roule dans San Francisco et que celle ci lui dit que le comportment de son mari est etrange... Macarthy joue la suite de son rôle du premier. On peut dire que la 2e version est une suite logique de la première. Il y a dans ce film un rejet de la génération "cocon" à venir: en effet nous avons au début du film des enfants qui vont a l'école, de même qu'à la fin. La fin est sans doute la meilleur des 3 version, même si dans la premiere, la fin voulu à l'origine pas Siegel ne fut pas accéptée. Le film devait s'arréter losque Maccarthi s'adresse à la caméra ets pale aux spectateurs... Mes arguments ne sont surrement pas suffisemment développés. Envoyez moi un mail si vous voullez en parler plus longuement.

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n°3 - 7/10 bogart6

03 septembre 2000

excellent classique de la vague *paranoiaque *des films des années 50... je suis tout a fait d'accord avec sylvain sur les sous-entendu de déshumanisation de notre société. Avec un faux happy end . conseillé!

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n°2 - 7/10 Tuffreau Mathieu

18 août 1999

Ca sue la guerre froide mais ça sent bon le polar des années 50, genre Le troisième homme de Carol Reed. Et je ne suis pas du tout d'accord avec la critique du collègue qui y voit une fin optimiste. Le héros prévient la police, mais ferme les yeux à la fin du film. Bref, il s'endort, et des camions remplis de cocons sont partis dans les quatre coins du pays...Par contre je partage tout à fait le point de vue de Sylvain sur le choix des cocons. Puisque ma génération (soit les 20-25 ans) est censée faire partie de la génération "cocon", il est bien agréable de voir ce thème "métaphorisé". Encore un film sur la résistance, au conservatisme, à la tradition, au cocon... Je me répète, me direz vous, mais il apparaît essentiel de considérer que la SF n'est peut être qu'un déploiement des possibilités de résistance par rapport à une "nazification" de la société d'autant plus pernicieuse qu'elle est invisible. L'invasion des profanateurs de sépulture ne raconte pas autre chose, et se sert du contexte de l'époque pour mieux riposter...

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n°1 - 7/10 Sylvain Grenon

02 juillet 1999

Voilà l'un des films les plus originaux des années 50 bien qu'il soit complètement intégré dans un contexte guerre froide. Alors qu'il n'aurait pu être qu'un film supplémentaire sur la menace du 'péril rouge', l"invasion..." est beaucoup plus ambigü. C'est finalement une dénonciation de la déshumanisation, de l'aseptisation de nos sociétés actuelles. L'idée de cocons qui prennent petit à petit apparence humaine est une belle trouvaille. Un climat de paranoiä latent (Qui est encore humain ? Qui ne l'est plus ?) s'entretient tout au long du film. L'interprétation est correcte sans plus. La fin (optimiste) est assez conventionnelle et je préfère la fin de la seconde version de Kauffmann de 1978. En revanche, la dernière version de Ferrara, médiocre n'apporte rien de neuf.

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