La planète des singes

(Planet of the Apes)

 Les critiques

Nombre de critiques : 16

Total des points : 134

Moyenne obtenue : 8.38/10

n°6 - 9/10 Anan 7

19 septembre 2003

J'ai du voir ce film au moins 10 fois et je le trouve à chaque fois aussi exitant. Charlton Heston à beau être dans la vie un fan des flingues un peu facho sur les bords il n'en reste pas moins un excellent acteur ayant tourné beaucoup de bons films. Le film adapté librement du roman de pierre boulle est très bon, toute l'intrigue est menée tambour battant et le dénuement inéluctable se fait sentir plus oppressant plus l'on avance dans l'histoire. On sent dès le début que Taylor a l'intuition d'être revenu sur terre mais il n'ose en formuler clairement l'hypothèse. Les singes représentent les humains d'aujourd'hui: arrogants et convaincu de leur propre supériorité ils massacrent les humains sans vergogne de même que nous détruisons la planète et les animaux. Mais il existe également des singes bons et généreux compatissant envers des humains qui ne sont pas très différents d'eux. Finalement Taylor comprendra que la cause unique de son malheur c'est la bêtise de sa propre espèce et non pas la fureur de survivre qui anime les singes.

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n°5 - 7/10 Sans nom

28 juin 2003

Personnellement, dans la petite ville ou j'ai grandit, le cinéma était ouvert une année sur deux...alors j'ai découvert "La planète des Singes" à travers la série du même nom…et j'en garde un très bon souvenir.. L'analogie au monde socialement cloisonné que nous vivons y est tout aussi présente que dans le film, les maquillages/costumes sont honnêtes, on se laisse prendre à cette ambiance étrange où les hommes sont les esclaves, et les singes sont les mâitres.
PS: connaissez vous une série tirée d'un film qui vaut aussi bien que son film d'origine ? moi non.

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n°4 - 7/10 BELMONT Frédéric

26 mars 2003

Je vous préviens d'emblée : je suis incapable de pondre une argumentation aussi vitaminée que la précédente analyse, mais j'ai toutefois mon mot à dire sur cette "saga cinématographique". Tout d'abord, je tiens à signaler que nul n'est prophète en son pays et que le roman du visionnaire Pierre Boulle (1963) a séduit davantage les Américains que les Français. D'après mes informations, le réalisateur Shaffner a abandonné d'emblée l'idée, pourtant intéressante de Boulle, de montrer le monde simiesque transposé dans notre monde à nous (villes, costumes, voitures etc...). Pour cette raison, le cinéaste transpose opte un décor sauvage, avec des villages primitifs et des vêtements très années 50, chers à la SF, en imprégnant le tout dans une ambiance de western. Si je souhaite discuter du film "La Planète des Singes" de 1967, ce n'est pas pour le comparer au remake peplumesque signé "Tim Burton", mais tout simplement parce que j'ai souvenance de 5 épisodes distincts incluant un thème qui m'est cher : le Voyage à Travers le Temps. Je n'étais âgé que d'une dizaine d'années en ce temps là, je ne me souviens donc pas du titre de chacun des épisodes mais en voyant l'anéantissement nucléaire de la Terre à la fin du Deuxième Film, je crus que l'épopée de la Planète des Singes s'arrêtait à deux films........ jusqu'à ce que j'apprenne l'existence de 3 autres suites! Bien que leur qualité soit contestable (de plus en plus dissoute à mesure que l'on se rapproche de la dernière minute), je dois reconnaître que je garde un bon souvenir de l'esprit de fatalité qui pèse sur cette série.

Bien sûr, à la fin du Deuxième Episode, lorsque Taylor est en plein démêlé avec le Gourou de la Secte et les armées de Gorilles, personne n'imagine que le couple de savants Zira et Cornélius est en train d'emprunter la capsule des astronautes et de remonter accidentellement le temps avant le grand boom final! L'astuce spatio-temporelle peut sembler incongrue (le vaisseau immobilisé n'est pas une De Lorean, que je sache) cependant l'explication tient la route (les astronautes eux-même ne s'étaient-ils pas réveillés 2000 ans plus tard dans leur propre futur?). A croire qu'il existe un vortex aller-retour entre le 20ème et le 40ème siècle! Dès le début du Troisième Film, on devine l'effarement des autorités militaires de 1973 lorsqu'elles découvrent que la capsule spatiale de leurs astronautes en mission leur revient seulement 2 ans plus tard, habitée par 3 chimpanzés doués de parole! Ni les humains, ni les singes ne comprennent comment leurs deux espèces se retrouvent dans le même espace-temps. La rencontre n'est pas dénuée d'humour car, lorsque Zira s'exprime, le juge demande :
"Et le mâle? Sait-il également parler?
-Quand elle m'en laisse le temps!" répond Cornélius, provoquant l'hilarité de l'auditoire.
Ce en quoi l'Episode 3, c'est que notre humanité se redécouvre à travers les yeux de nos 3 singes-prodiges. La donne s'inverse par rapport aux deux premiers épisodes, ce qui n'est pas pour me déplaire. En effet, les Singes Cosmonautes sont étonnés de découvrir une Terre hautement civilisée, plus développée que la leur, peuplée d'hommes parlants alors que dans le futur, nous sommes des créatures animales muettes, bonnes pour l'esclavage. Sur ce point, nos trois singes ont dû penser que le regretté Taylor (rencontré précédemment dans le futur) était vraiment de bonne foi. De plus, nos amis se désolent que les primates du 20ème siècle demeurent à l'état animal, parqués comme des curiosités dans des zoos et autres parcs animaliers. Pourtant, ce présent là n'est pas exactement celui du téléspectateur : dans l'histoire, il ne faut pas oublier que les Américains ont envoyé pas moins de 2 missions interstellaires et que ce détail est un élément de science-fiction capital dans la trame du récit. L'irruption des trois intrus temporels ne tarde pas à faire les gros titres de la presse mondiale. Lors d'un interrogatoire télévisé, les humains sont effarés d'apprendre que la Terre du 40ème siècle verra l'assouvissement du genre humain par la race simiesque. L'histoire des trois singes est hallucinante mais demeure toutefois crédible (grâce à la datation au carbone 14 de la capsule repêchée) : de plus, personne ne trouve de failles ou d'incohérence dans leur récit (leurs propos nous permettent d'ailleurs d'en apprendre davantage sur la Genèse des Singes, sans trahir l'esprit des deux premiers épisodes). Les évènements de peste canine et de révolte simiesque ne s'étant pas encore produits, ils apparaissent tout naturellement comme une prédiction funèbre pour notre pauvre humanité. Et, bien qu'ils ne soient pas franchement hostiles, les Trois Visiteurs du futur sont bientôt considérés comme une menace patente pour l'humanité . Aussi, l'assassinat final des trois adultes singes est-il particulièrement cruel et pathétique : leur bouleversante exécution ne nous rappelle-t-il pas tous les génocides commis sur Terre depuis les origines? Fort heureusement, on est rassuré de savoir qu'un humain (ne me demandez pas son nom, je ne m'en souviens plus) recueille le petit orphelin César, permettant ainsi à l'Episode 3 de se terminer sur un brin de fraîcheur et d'interrogation. L'Episode 4 nous plonge tout droit dans un 1991 hypothétique , étonnamment militarisé où les inquiétantes prédictions de Zira et Cornélius commencent de se réaliser : sans doute à cause de germes inconnus que les Singes parlants avaient ramené du futur avec eux, tous nos chats et chiens ont disparu et ce sont désormais les primates qui servent aux humains d'animaux de compagnie. Pourtant, on croit savoir que parmi cette nouvelle faune légalement autorisée, se cache un intrus : le fils des Visiteurs du Futur. Elevé par son maître comme un chimpanzé ordinaire, César est informé dès son plus jeune âge qu'il est l'Elu et qu'il doit cacher ses pouvoirs secrets. Sous des allures de "Blade Runner" ou de "New York 1997", le film rappelle les enseignements philosophiques de l'Episode 1 et la condition des singes fait directement écho à la Traite des Noirs (ambiance néo-Racine garantie) : "Il n'est pas responsable de ce qu'il est!" dira l'un des tortionnaires de César, lorsque ce dernier est identifié et confondu. Malheureusement, l'humanité est bornée et c'est en voulant se prémunir d'un danger qu'elle le provoque (du fait de son surarmement militaire et policier). Comme l'avait prédit Cornélius, le premier mot prononcé par un singe est NON (mot qui exprime le refus). Mais, contrairement à ce que j'imaginais, ce n'est pas César qui en est l'auteur mais une guenon apitoyée sur le sort d'un soldat que son gorille de mari s'apprête à exterminer. Cette séquence de l'Eveil des Singes est réellement impressionnante, presque aussi mythique que l'approche du monolithe par les hommes-singes dans "2001". Le message que l'auteur de l'Episode 4 réussit à transmettre est le suivant : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît (en clair, soyez plus chevaleresque que vos bourreaux). Quant à la révolte des Singes, elle fait froid dans le dos tant elle rappelle les insurrections passées et présentes des peuples opprimés et les renversements politiques majeurs de l'Histoire. Enfin, pour l'Episode 5, les producteurs ont eu la bonne idée de placer l'histoire dans un futur hybride, intermédiaire entre notre 20° siècle prétendument civilisé et le 40° siècle sauvage, dominé par les Singes. Je crois me souvenir que dans cette dernière production, César est mort depuis belle lurette et que Zira et Cornélius sont devenus des légendes. Les hommes sont encore doués de parole mais cohabitent avec des singes auxquels ils vouent désormais allégeance. Nous ne sommes pas encore dans l'ambiance concentrationnaire de l'Episode 1 mais la situation en prend incontestablement le chemin. S'il est vrai que la Quinqualogie de "La Planète des Singes" propose des films de plus en plus médiocres, j'estime que chaque épisode est utile et apporte un plus à l'univers revisité de Pierre Boule. Le charme de l'Episode 5 est de montrer la réalisation des autres prédictions établies par nos visiteurs du futur. Ravagée par les guerres thermo-nucléaires, la Terre bascule peu à peu dans une régression cyber-punk qui donne vraiment matière à réfléchir. Grâce à un astucieux procédé de voyage à travers le temps, la série semble tourner en boucle sans pour autant que l'Episode 5 soit le chaînon manquant entre le 4 et 1. Des zones d'ombre subsitent et de nouvelles questions se posent: par exemple, on se demande toujours quand et comment l'humanité survivante perdra définitivement sa capacité vocale? Comment se fait-il, dans l'Episode 1, que les Singes du 40° siècle semblent ne pas connaître la Légende des Visiteurs du Futur? Si vous avez bonne mémoire, vous savez que le chef orang-outang, le terrible Docteur Zaïus, a volontairement effacé les traces d'écriture inscrites sur le sol par Taylor : telles que les choses se présentaient, le vieux patriarche semblait vouloir gommer les preuves d'un sursaut intellectuel de l'espèce humaine. Il s'agissait là du thème même du film : occulter l'accès à la connaissance. Dans ce monde étrange, le Singe dominait l'Homme mais des mystères demeuraient sur l'évolution. Or, après avoir visionné dans l'ordre les quatre derniers épisodes, je suis en droit de me demander si le Docteur Zaïus s'attendait à la venue de Taylor? Se doute-t-il que l'astronaute blessé est l'auteur des inscriptions sur le sable? Présent-il l'arrivée des missions spatiales, pour les avoir lues dans je ne sais quel Livre Sacré? Lui qui a incontestablement vu Zira et Cornélius grandir, savait-il quel rôle fondamental ces deux chimpanzés seraient un jour amenés à jouer? Les introduit-il volontairement dans l'épave du vaisseau de Taylor? Avait-il, au préalable, vu leur conférence sur un vieux magnétoscope conservé secrètement de ses congénères Gorilles? Si tel est le cas, alors l'Episode 1 gagne vraiment en qualité : cela signifie que les Orang-outangs sont de beaux manipulateurs de l'Histoire Ancienne et qu'ils mentent par omission à tout le monde, y compris à cette brute de Capitaine Gorille! En plus d'être une satire vigoureuse du colonialisme et de l'esclavage, le film contiendrait en plus une prophétie cachée. Intéressant.......

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n°3 - 9/10 LIEVEQUIN Frédéric

14 mars 2000

Tout d' abord, je tiens à vous avertir : comme "La Planète des Singes" est à mes yeux le film qui dépeint le mieux notre pauvre Humanité, que je lui voue un culte assez inconditionnel, et que j' ai la fâcheuse tendance à m' étaler sur un sujet qui me tient particulièrement à coeur, CA VA ETRE LONG !!! Bon, je commence...
La première fois que j' ai vu le film (j' avais une dizaine d' années), sa dimension hautement philosophique m' avait bien entendu complètement échappé, et je n' en avais retenu que le côté science-fiction, cet aspect à lui-seul pouvant déjà hausser le film au rang de chef d' oeuvre...

Mais par la suite, je prenai conscience du formidable travail de mise à nu des tares de notre civilisation. La religion en étant  la principale, sa dénonciation a de ce fait suscité une attention toute particulière de la part des auteurs. D' ailleurs, première parenthèse, un tel film, si violent et si pertinent à la fois dans sa démonstration, pourrait-il être tourné de nos jours ? J'ai eu l' occasion de dialoguer par e-mail avec un Américain qui avait saisi la caractère indéniablement pro-athéiste du film, et sa réponse était catégorique : très improbablement, du fait de la toute-puissance du lobby religieux aux Etats-Unis...Seul "Contact", avec Jodie Foster, peut entrer dans la catégorie (très très fermée !) des films pourfendeurs de religions, quoiqu' étant moins marquant visuellement parlant, malgré l' excellence des acteurs et de son scénario...

Dans "La Planète des Singes", la religion est montrée telle qu' elle est réellement : un instrument de conditionnement ultime qui remplace la démonstration par le dogme, la science par la croyance, la soif de connaissance par le désir autosuggéré d' ignorance, et qui cherche par tous les moyens, une fois sa prééminence établie, à ce que les choses "restent en l' état", sauf lorsqu' il s' agit d' accroître son aire d' influence. Conditionnement ultime dans le sens où ce sont les adeptes eux-mêmes qui, en toute sincérité, se chargent de propager les dogmes édictés par la religion, les Eglises se chargeant de l' aspect "cérémonial"...En en effet, qui pourrait nier que la religion (en particulier la catholique, dominatrice du monde occidental depuis des siècles) ait de tous temps adopté une attitude extrèmement répressive envers la science et ses représentants, retardant ses progrès de plusieurs centaines d' années ; provoqué et encouragé la majeure partie des guerres qui lui étaient profitables ; tout celà sans que l' humanité ne fasse de progrès notables sur le plan spirituel, domaine qu' elle revendique pourtant haut et fort !Car si l' organisation de la société, façonnée par les civils, a fait des progrès à peu près constants au fil des temps, ceux-ci se sont singulièrement accélérés lors des périodes où la religion a été moins influente (les Lumières, la Révolution française, la séparation de l' Eglise et de l' Etat...).
Par contre, les religions ont toutes totalement échoué en ce qui concerne l' application par chaque individu de ses preceptes officiels ("Aimez-vous les uns les autres", "Tu ne tueras point", "Tu ne convoiteras pas le bien de ton prochain", etc...) ; mais pouvait-il en être autrement, puisque les ecclésiastiques dirigeants, ceux-là même qui édictent et se targuent de faire respecter ces principes tout à fait justes par ailleurs, ne les appliquent pas eux-mêmes !
J' irai même plus loin en affirmant que cet échec est voulu et entretenu par les Eglises. Car comment pourraient-elles survivre dans un monde idéal, débarassé des pêchés qu' elles sont censées combattre ? Un monde où l' Homme "ne tuerait plus son frère pour posséder la terre de son frère", ne "laisserait plus mourir de faim les enfants de son voisin" ? Un monde où l' argent-roi et la soif de pouvoir qu' il engendre ne seraient plus qu' un mauvais souvenir ?
Il est donc clair que les Eglises ne sont en somme que des machines de guerre destinées à "conquérir les âmes, de gré ou de force", et qui ont donc depuis longtemps jeté aux orties les préceptes fondateurs de leurs prophètes. Leurs desseins se résument à la course au pouvoir, non seulement spirituel, mais aussi et surtout temporel et matériel...
Cette stratégie de conquête explique d' ailleurs assez bien pourquoi les Eglises sont souvent partie prenante avec les militaires, comme le montre avec pertinence "Le secret de la Planète des Singes".

Dans "La Planète des Singes", tous les travers et les paradoxes de l' humanité sont soigneusement dépeints à coups d' images et de références subtiles. Le moindre de ces paradoxes n' étant pas l' étonnante évolution du personnage de Taylor qui, de parfait misanthrope au début du film, cherchera par la suite à prouver avec acharnement la supériorité de la civilisation humaine sur celle des singes !
Etonnante ? Voire... En effet, ramenons ce supposé paradoxe à notre échelle : un Français qui passe son temps à râler contre tout ce qui ne marche pas dans notre pays, ne devient-il pas dans la plupart des cas un défenseur intraitable de notre mode de vie et de nos institutions dès qu' il séjourne à l' étranger ? Cet exemple peut être ramené au niveau régional sans perdre sa force de démonstration...

Pour la partie purement artistique du film, (décors, photographie, musique, maquillage, dialogues, jeu des acteurs) tout est sublime et frise la perfection. La meilleure preuve en est que, lorsqu' on le visionne, on a du mal à croire qu' il ait été tourné en 1967... Ce qui m' amène à dire que "La Planète des Singes", de par les thèmes qu' il aborde, de par sa réalisation, est et restera un film...intemporel !

Tiens, un dernier paradoxe pour la route : le personnage principal, Taylor, est interprété par Charlton Heston, comme chacun sait. Mais est-ce que TOUT LE MONDE SAIT que ce pauvre homme est le leader de la National Rifle Association, le lobby des armes aux Etats-Unis, le plus puissant après, bien entendu, celui de la religion ? Et dire qu' il a aussi joué le rôle de Moïse... Le prophète doit se retourner dans sa tombe !!! Volà un acteur qui n' a décidément rien appris des personnages qu' il a eu l' honneur de camper...

On ne peut parler de "La Planète des Singes" sans aborder le douloureux chapître des suites.Si les  trois derniers épisodes ont un scénario plutôt tiré par les cheveux, même si le contenu philosophique est au fond assez pertinent, je ne comprend toujours pas l' acharnement des critiques sur "Le secret de la Planète des Singes", qui n' a à mon humble avis qu' un seul défaut : le manque évident de moyens, qui est criant au niveau des décors sur quelques plans précis (un dessin grossier en guise de vue sur New-York détruit, par exemple...).
Cette suite n' est pas "moins bonne" que le premier opus, elle est différente : certes plus basique, plus crue, plus violente, elle parvient cependant à faire mouche et à dénoncer avec force la guerre et la religion, symboles de la bêtise et de la destruction. La partie musicale, signée Léonard Rosenman, est quant à elle tout à fait extraordinaire : autant la composition de Jerry Goldsmith, pour "La Planète des Singes", était avant-gardiste (ce qui contribue à rendre le film intemporel), autant Rosenman a su restituer une véritable atmosphère d' apocalypse grâce à une musique vraiment dérangeante.
Le summum en est atteint lors de la scène de la messe : la manière dont il détourne les chants religieux pour en faire l' expression musicale de la dégénérescence des mutants adorateurs de la Bombe est sidérante. Elle sublime l' atmosphère visuelle (déjà très impressionnante, y compris pour un non-croyant...) pour mieux nous glacer le sang. Je dois avouer que cette scène a gardé pour moi tout son impact, même après l' avoir revue des dizaines de fois...
Un dernier mot sur le doublage en français : il est excellent pour les deux films et respecte à la fois les dialogues et les voix originales (à part une grossière erreur de traduction juste à la fin du "Secret", qui gâche la compréhension du texte dit par la voix-off).

Pour terminer (ouf !), une petite question pour les croyants qui pourraient avoir été choqués par mes propos (et donc par les films, à n' en pas douter) :
Si Dieu existait, que croyez-vous qu' Il aurait décidé de faire ?
1)  Se révéler à nous, en sachant, dans Sa Toute Puissance, que nous les Hommes, si enclins à la violence, ne ferions que fomenter des guerres et commettre les pires atrocités en Son Nom ?
2)  Ou alors ne jamais laisser le soin à l' Homme de deviner Sa présence, afin de le préserver de toute forme de croyance mystique ou de superstition, pour mieux le guider sur la voie de la Sagesse ?

Bonne méditation...

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n°2 - 9/10 Sans nom

29 juin 1999  Attention spoiler

LA PLANÈTE DES SINGES, le premier film, est un véritable plaidoyer contre la guerre sous toutes ses formes notamment lorsque le héros s'agenouille dans la scène finale devant la statue de la Liberté détruite. Mais le sujet sous-jacent, c'est la négation de la science et du progrès scientifique qui transparaît. Les sages ont oublié le temps où des immeubles surgissaient de terre. Oublié ou plutôt effacé de leur mémoire. Les singes vivent à une époque presque moyennageuse n'ont pas parce qu'ils ne connaissent pas la science mais parce qu'ils en ont peur. En 1967, l'arme atomique est maîtrisée, la guerre froide est bien présente : le film est une mise en garde contre la science et notamment sa plus terrible invention : la bombe atomique.

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n°1 - 8/10 Sylvain Grenon

22 juin 1999

LA PLANÈTE DES SINGES est un de mes films de SF favoris. L'idée de renverser les valeurs (rapport humain-animaux) est vraiment exploitée de façon intelligente. Charlton Heston est parfait dans ce rôle du 'dernier' survivant qui doit symboliser l'humanité. Les trucages (les masques) sont superbes et la fable qui sous-tend le film est moins naive qu'il n'y parait. Le personnage du professeur Zaius (l'orang-outan) est assez complexe et ambigu. Bien sûr, la fin est un des grands moments du film et est le résultat de la collaboration avec Rod Sterling, le créateur de LA QUATRIÈME DIMENSION. On retrouve bien sa patte dans la scène finale. De nombreuses suites ont été réalisées, même si la seconde est moins mauvaise qu'on ne l'a dit, les épisodes 3/4/5 sont navrants et à éviter absolument.

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