Matrix

(The Matrix)

 Les critiques

Nombre de critiques : 54

Total des points : 397

Moyenne obtenue : 7.35/10

n°34 - 4/10 Sans nom

23 juin 2003

N'en déplaise aux fans, je trouve ce film à la limite du navet...Je sais bien qu'ils n'aiment pas qu'on touche à leur MATRIX mais c'est justement contre cette averse d'éloges que j'ai décidé de rédiger cette toute petite critique. L'image qui me reste de ce film, c'est d'abord le discours super gonflant et super grotesque de Morpheus sur le virtuel, pseudo réflexion sensée tout nous expliquer sur la réalité virtuelle, sujet très à la mode quand le film est sortit, mais malheureusement Matrix n'innove en rien, et cette réunion de pompages de différents films aboutissent à un patch-work, un collage de pleins d'idées et d'images qui n'ont rien avoir entre elles. On sent bien qu'ils ont voulu nous en mettre plein la vue, et nous expliquer avec des super discours qu'ils avaient tout compris....il en reste que les allusions soit-disant philosophiques sont plutôt comiques.
Pour être honnête, je dois avouer que la mise en image est superbe, de très beaux effets spéciaux..ça ils savent faire...je dois avouer aussi que je ne suis pas vraiment fan des films de Kung-fu.
Si l'on considère LA GUERRE DES ETOILES comme le meilleur film des années 80 en oubliant de mentionner BLADE RUNNER (cf. une des critiques précédentes), je comprend qu'on aime Matrix.
Beaucoup de mes amis adorent matrix, pas moi. Et les acteurs ne sont vraiment pas terribles, ils surjouent tous sauf la belle Destiny. Décidément ce discours de morpheus dans la salle blanche vide est vraiment à mourir de rire, apothéose lorsqu'il montre la pile, histoire d'être sur qu'on à bien compris. Bref, sous des aspects pseudo scientifico/futuristes, on est quand même dans un discours un peu neuneu décoré de combats kung-fu, d'explosions à gogo, et de vêtements en cuir.
Egalement, je ne voit pas ce que le film à de "noir", mis à part l'idée de l'humanité asservie et cultivée comme du maïs....dans l'ensemble tout est fait pour nous rassurer très vite, on est loin des ambiances glauques à la ALIEN - LE 8EME PASSAGER ou Blade-Runner, et encore plus loin de la créativité et la puissance philosophique de Brazil...pourtant déjà vieux.
Je ne déconseille cependant pas ce film qui est divertissant, je met 8 pour abaisser modestement la moyenne. Re-désolé les fans.

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n°33 - 8/10 Sans nom

26 janvier 2003

Personne n'a parlé de l'esthétique SM, tenue vinyl moulante et sexy. C'est un pur fétichisme séduisant qu'on nous vend la sans que personne ne s'en plaigne, moi non plus d'ailleurs ;) Il n'y a qu'a revoir la scène du début dans la boite de nuit, avec des individus dans des cages et des gens harnachés en cuir, pour comprendre l'orientation qu'a ce film. La sécheresse émotive de la femme Trinity, son coté implacable et viril. De l'autre coté le jeune mec, qui aime qu'on décide pour lui, suivez le lapin blanc, etc.. etc.. Bref une coloration très particulière et a vrai dire, obsessivement adolescente. J'aime bien étudier dans les films comment ils s'y prennent pour l'ancrage. L'ancrage c'est les éléments qui font que l'on est accroché par le film, que l'on vit une réalité et non une fiction.. Combien de jeunes gens passionnés d'internet, et peut-être gagnants leur vie en programmant des pages web (tout le monde ne peut être génial analyste programmeur), se sont senti comme moi à la place du héros, plongeant avec bonheur dans cet univers ou le fantasme est roi, ou la réalité est généré avec des programmes ? Sacré pouvoir de la "technologie", pas vrai ? (et la il ne s'agit rien moins que de sauver le monde). Finalement c'est aussi un des rares films ou le virtuel est aussi central, quelque chose qui franchement laissera sur place votre oncle ou tante, d'un autre âge. Sans parler du reste de la famille, parents y compris (que peuvent-ils comprendre ?). Donc oui la il y a presque une revendication juvénile, une sorte de rébellion narcissique, ou nous les jeunes nous comprenons, pas ces autres vieux chnoques. C'est notre univers, et nous sommes les sur-dieux tout puissants. Je t'apprends a piloter un hélico en 12 secondes, etc... Bref il y a tout un coté narcissique qui est très fort, et qui vendra très bien dans notre monde ou l'individu est en mal de révélation spirituelle et de quête mystique (surcomble de l'ego). Et oui vous allez me dire j'ai manqué un train la, le film il était époustouflant. Oui c’est vrai, j'avoue j'ai aimé, bon à l'époque j'avais quand même réussi a le bouder en salle. J'ai un pieds dans le film et puis une autre partie de moi boude son plaisir, a 30 ans on est presque trop vieux pour l'immersion cinématique absolutiste. Allez 15/20 quand même :) MATRIX a un coté très totalitaire pas tant dans son scénario mais dans la gamme de sensation qu'il procure, de l'adrénaline pure, comme le petit enfant qui est totalement captivé par le sein maternel. Par la peau magnifique de ce sein qu'il imagine secrètement dans ses rêves, cette peau magnifique, si .. attirante, comme ces vêtements vynil noirs, moulants.... mhhh j'en rêve encore ;)))

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n°32 - 10/10 Sans nom

07 novembre 2002

Personnellement je pense que MATRIX est en un mot :MON film préferé je pardonne ce vent d ' Américanisme qui soufle de temps en tant sur ce chef-d ' oeuvre !

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n°31 - 9/10 Taalba

27 octobre 2002

Pour moi, MATRIX est l'un des meilleurs films du monde car son histoire est un coup de génie de son réalisateur. Après la vedette Gladiateur et MI2 c'est bien Matrix : c'est mon jugement personnel.

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n°30 - 10/10 Sans nom

06 juin 2002

C'est le meilleur film de tout les temps, merci jaimz, c'est un savant coktail de scénario de folie, (citez moi un seul autre film de sf avec un thème aussi poussé??) des effets speciaux démentiels ( récuperés??? pas au cinema en tout cas !!!) et superbe ambiance (merci les acteurs, merci les décors...).
Il y aura avant, et apres... j'ai terriblement peur d'aller voir la suite, ça pourra jamais autant me satisfaire que celui là!!!

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n°29 - 10/10 Sans nom

20 avril 2002

Ceux qui ont reproché aux frères Wachowski de s'inspirer d'autres films n'ont pas tout à fait tort : on peut voir dans MATRIX des scènes ou des idées qui rappellent étrangement GHOST IN THE SHELL, les films de John Woo, TRUE LIES, TERMINATOR, les films d'art martiaux... Si pour certains cela handicape lourdement le film, pour moi il n'en est rien car MATRIX transcende littéralement les originaux pour en arriver à une copie de meilleure, voire de bien meilleure qualité. Les réalisateurs ont visiblement conçu ce film comme un best - of du cinéma d'action et de science - fiction du 20ème siècle. Les lecteurs de comics auront également remarqué que chaque plan de ce film pourrait être issu d'une vignette d'une bande dessinée imaginaire. Andy et Larry Wachowski sont donc les premiers a avoir réussi à filmer une "BD live", bien plus que les réalisateurs des adaptations officielles (et fort réussies) que sont SUPERMAN, BATMAN ou encore X-MEN. Bref, vous l'aurez compris, j'adore ce film ! D'ailleurs, pour moi il ne s'agit même plus d'un film, mais d'un fantasme de spectateur devenu réalité

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n°28 - 9/10 Sans nom

30 mars 2002

J' avais jamais maté 1 film aussi prenant au niveau du scenario...et les effets spéciaux sont absolument divins !

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n°27 - 8/10 Yves

08 mars 2002

Enfin un film subversif !!! Ca commençait à se faire un peu rare ! Que dire de MATRIX sinon que le scénario est un bijou, et que les effets spéciaux, piège pour tant de réalisateur de S.F, ont été utilisés pour servir l'histoire et non pas l'inverse. Je crains cependant que l'esthetique ultra-moderne du film, ne l'empêche de devenir un film "culte".

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n°26 - 10/10 cobra

19 février 2002

C'est un vrai film de science fiction, un vrai scénario, puis de l'action, c'est exactement ce que dit un gars au dessus... c'est le nouveau classique, l'incontournable, l'unique, LA reference. Quel fan de sf peu rater cette oeuvre?!?

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n°25 - 10/10 Jaimz Hatefield

25 janvier 2002

Tout d'abord je ne voudrais pas m'attarder sur les critiques négatives de ceux qui ont descendu le film (excusez-moi tout de même d'en parler), car ce n'est pas le but. Néanmoins je ne peux m'empêcher de souligner le fait qu'il y a eu une véritable malhonnêteté intellectuelle de leur part. Que l'on n'aime pas le film à cause de son sujet, de ses acteurs, ou d'une apologie d'une certaine forme de "terrorisme"... soit, mais que l'on trouve le scénario faible, hollywoodien et sans originalité, ce n'est pas mérité. D'autant plus, qu'il y a une fâcheuse tendance chez les pseudo-intellectuels à descendre tout ce qui a eu un succès populaire, car ce qui a eu du succès pour eux, est forcément qq-chose-de-commercial-donc-nul. A force de vouloir tjs prétendre incarner une élite intellectuelle, et mépriser les goûts du "bas-peuple", on s'enfonce dans l'absurde et la malhonnêté. Qd qq chose est bien, il faut être honnête et le dire.

Dans cette critique je vais m'attacher à défendre le scénario... On a affaire ici à une histoire dense et bien plus complexe qu'il n'y parraît. Le thème principal est bien sûr (encore que pour certains ce n'est pas si évident) l'Allégorie de la Caverne de Platon, philosophie que le film remet au goût du jour, et s'en tire plutôt bien. A ce stade, un bref résumé de l'Allégorie de la caverne s'impose. Il s'agit du B.A-BA de la philo: dans l'obscurité d'1 caverne, des hommes sont enchaînés depuis l'enfance, les yeux tournés vers la paroi du fond. Dans leur dos, l'ouverture de la caverne avec un muret, derrière lequel passent des hommes portant sur leurs épaules toutes sortes d'objets. Les hommes enchaînés ne voient des passants, que leurs ombres projettées au fond de la caverne, et n'entendent de leur voix que le son déformé de l'écho de la caverne.
L'un des captifs va être libéré, va sortir de la caverne et va d'abord être ébloui par la lumière... il se rendra compte finalement que ce qu'il percevait auparavent n'était pas la réalité. Il voudra retourner dans la caverne pour convaincre, ouvrir les yeux à ses congénères et les libérer. Ces derniers ne se montreront guère réceptifs à ses théories. Ayant grandi dans ce système, ils le défendront jusqu'au bout et mettront à mort l'évadé de la caverne.

On peut faire un rapprochement de cet évadé, avec la figure du philosophe (tenter d'éclairer ses congénères), particulièrement de Socrate. En effet Platon tente là, de racconter la vie de son maître (Socrate) qui tenta en son temps, de raisonner ses concitoyens athéniens (c'est la Pythie de l'Oracle de Delphes qui lui prophétisa sa mission), il fut finalement mis à mort par ses congénères, condamné à boire la ciguë. Dans MATRIX, le rapprochement de Socrate avec Neo semble judicieux. Neo va également voir un Oracle (notez la citation platonicienne chez la vielle dame, "connais-toi toi-même"), tout comme Socrate, il est l'Elu et doit sauver son peuple, et tout comme lui: il est ébloui par la lumière après sa libération. A ce stade on peut introduire une 3e comparaison: celle de la figure christique (Socrate=Jesus=Neo), j'y reviendrai.

La MATRICE est donc telle une CAVERNE platonienne, celle des illusions et des apparences, mise en place pour cacher aux prisonniers les chaînes qui les maintiennent en esclavage.

<< Morpheus: Elle (la matrice) est le monde qu'on superpose à ton regard pour t'empêcher de voir la Vérité.
Neo: Quelle vérité?
Morpheus: Le fait que tu es un esclave. Comme tous les autres tu es né enchaîné. Le monde (la matrice) est une prison où il n'y a ni espoir ni saveur ni odeur, une prison pour ton esprit. >>

Par ailleurs, notons la relation maître-élève chez Socrate/Platon, semblable chez Morpheus/Neo (et chez Jesus/Simon=Pierre). Notons également la figure du traître, le disciple dissident, rallié à la cause ennemie: c'est Aristote qui prend ce rôle face à Socrate/Platon. En effet Aristote s'écarte de sa pensée initiale socratique, il pense en effet que le monde ne s'appréhende que par les sens, l'expérience "sensible" (Il est le précurseur de ce qui s'appellera plus tard, l'Empirisme). En termes d'autres termes, Aristote milite pour une forme de "retour à la caverne". Dans Matrix, Sifer suit le même mouvement: il avouera penser que "la matrice est bien plus réelle que cette réalité-là", et dans l'espoir de retourner dans la matrice/caverne, il livre les siens aux machines tout comme Judas a livré Jesus aux romains (Aristote=Sifer=Judas). Si la comparaison christique est tellement évidente, c'est aussi parce que le personnage de Jesus doit beaucoup à celui de Socrate (qu'il a en partie plagié), les 2 sont morts en étant condamnés par leur propre peuple alors qu'ils étaient des Sauveurs, des Elus, des libérateurs. Et d'ailleurs la religion chrétienne dans sa construction et sa pensée, est très proche des idées de Platon (tout comme les autres religions), elle contribua d'ailleurs à propager sa pensée de manière hégémonique, n'hésitant pas à passer sous silence celle d'Aristote (le "traître") pendant une bonne partie du Moyen-Age (cf "Le Nom de la Rose"). Socrate, Jesus et Neo sont donc bien une seule et même personne, pas historiquement mais idéologiquement. Enfin notons le dernier personnage important, celui de Trinity qui vient clore la triangulation Morpheus-Neo-Trinity en soulignant le caractère christique du fait de son nom ("la Trinité")...

Passons maintenant au côté "dangereux" (si l'on peut dire) de la philosophie abordée dans Matrix. Neo (alias Socrate/Jesus) peut également s'identifier à une figure marxiste (le Che...). On note la couleur Rouge de la pilule, la musique de Rage Against the Machines (littéralement "la Rage contre les MACHINES", les machines justement! notez le clin d'oeil) un groupe qui est très connu pour avoir des sympathies communistes. Enfin, on note également dans ce sens, le massacre de flics dans le hall de police de Matrix, qui n'est pas sans rappeler une certaine forme de lutte armée violente contre le système (révolution) pronée par certains groupes d'extrême gauche. En effet dans cet état d'esprit tous les gens sont des ennemis potentiels à la Cause, car tous sont "tellement dépendants du système, qu'ils vont jusqu'à se battre pour le protéger" (Dixit Morpheus), tous les gens sont donc potentiellement des "Agents", amenés donc à être éliminés. C'est ainsi que les gens comme vous et moi sont perçus par certains militants d'extrême gauche: nous sommes des esclaves passifs, enchaînés et exploités par la société de consommation, des gens dont la perte est relative par rapport à l'importance de la Cause... Les Agents d'ailleurs, ont une apparence de conformisme extrême et faschisant (cf le nom de "John Smith" dans le film), froids et cyniques comme des Machines (qu'ils sont)... Une apparence qui est d'ailleurs celle perçue par les gens de tendance marxiste à l'égard des forces de l'ordre ("ils sont les gardiens du Temple" dira Morpheus). Notez de ce fait la confrontation de l'interrogatoire face-à-face de Morpheus avec l'Agent Smith. Un face-à-face facho/coco, machine/humain, blanc(WASP)/noir, où Smith explique à Morpheus la supériorité de l'Espèce Machine par rapport aux humains, une sous-race. Il exprime également son dégoût pour les humains qui croissent au mépris des ressources (il compare humains et "virus"), qualifiés de "peste", de "cancer" et dont les "odeurs" et la "puanteur" le répugne. Smith atteint là un degré insoupçonné dans l'évolution de la machine, on découvre une machine qui a développé la xénophobie, le racisme anti-humain... des facettes de personnalité tout aussi effrayantes chez Smith que la rebellion de HAL9000 dans 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE. Des caractères monstrueux qui rendent paradoxalement et bizarrement Smith plus "humain" (tout comme HAL9000 était rendu "humain") car ils nous reflètent et nous renvoient la face la plus noire de la nature humaine. Dès lors la condition de l'Etre humain s'explique, du moins dans le film: cultivé, enchaîné et exploité par la société de consommation, réifié (chosifié) par les machines qui utilisent la race inférieure que sont les humains, comme piles leur fournissant de l'énergie par une méthode de "fusion froide" (NB: n'oubliez pas que c'est de la Science-fiction!). Ainsi la Matrice devient un gigantesque camp de concentration, un camp de travail nazi où les humains/juïfs réduits en esclavage, travaillent pour fournir de l'énergie aux machines/nazis. Les morts y sont liquéfiés, pour servir de nourriture aux vivants, comme dans "le Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley.

S'il y a un aspect dangereux dans le film, c'est le danger d'une certaine apologie de la violence dans le but d'une Cause (cf paragraphe ci-dessus, le massacre dans le hall). Mais on peut l'excuser en précisant que cet aspect est bien plus lié à la pensé Platonicienne elle-même, qu'au film. En effet j'ai déjà précisé plus haut que les grandes religions monothéïstes sont basées idéologiquement et philosophiquement sur les idées de Platon. On voit aisément le risque de dérive extrêmiste religieuse inhérente au Platonicisme, vouloir à tout prix nous faire voir la Lumière, la Vérité, vouloir nous faire sortir de la caverne, quitte à tuer ceux qui se mettront en travers de la route. Les critiques négatives envers le film auraient dû mettre à jour cet aspect, au lieu de s'acharner sur une prétendue faiblesse de scénario de Matrix! Néanmoins je reste persuadé que si danger il y a, ce n'est pas dans le film (mais dans la pensée de Platon).

Au final, The Matrix est un film bien plus dense et complexe qu'on pourrait le croire. Un film nous présentant une remise à jour de l'Allégorie de la Caverne de Platon, teinté de Christianisme et de lutte des Classes! (Et bien d'autres encore: des idées de Baudriard, Descartes, A.Huxley, Freud, de Boudhisme... ) Neo/Socrate/Jesus/CheGuevara devient un super-héros dans un univers illusoire (la Matrice) dont les caractéristiques justifient les accrobaties (et donc les effets spéciaux) dont se livrent les protagonistes. Notre super-héros parviendra à voir le Code-Source (cf les écrans verts) de la Matrice à l'intéreur même de celle-ci (alors que ses collègues ne voient ce code qu'en dehors de la matrice). De ce fait, il parviendra à reprogrammer des éléments de la Matrice à l'INTERIEUR de la Matrice, comme l'Agent Smith, qu'il efface comme on efface une mémoire flash-EEPROM. Les combats à-la mode Hong Kong, les prises de vue façon John Woo et manga, avec l'invention du "bullet-time" (travelling tournoyant), tout cela se justifie parfaitement du fait des propriétés de la Matrice, faites de règles physiques, de normes que l'on peut enfreindre et violer (les Lois de la physique dans la Matrice ne sont que des algorithmes mathématiques dans le code-source de celle-ci). Le fond et la forme ont réussi parfaitement à s'imbriquer dans ce film, l'un justifiant l'autre. Ce n'est pas tous les jours qu'un film réussit à faire cohabiter l'Art et la Manière, le fond et la forme, la philosophie et le kung-fu... Non, ce film n'a pas volé son succès! Un film-culte de Science-fiction. Un film-culte tout court.

PS (de DoctorSF) : Merci pour cette superbe analyse poussée...

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